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Démissionnaire, le chef de la diplomatie libyenne s'enfuit au Royaume-Uni

Le chef de la diplomatie libyenne, Moussa Koussa, est arrivé ce mercredi soir à Londres, où il a annoncé avoir quitté ses fonctions au sein du régime du colonel Kadhafi, dont il fut l'un des plus fidèles serviteurs.

AFP - Fidèle serviteur du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, le chef de la diplomatie libyenne, Moussa Koussa, qui a annoncé sa démission mercredi à son arrivée à Londres, était ces dernières années sur toutes les négociations et revirements qui avaient permis le retour de la Libye dans le concert des nations fréquentables.

Chef des services de renseignements de 1994 à 2009, Moussa Koussa, 59 ans, était un homme fort des comité révolutionnaires, épine dorsale du régime libyen, et un l'homme de confiance de Mouammar Kadhafi.

Il a été chargé des gros dossiers de la Libye notamment en Afrique et en ce qui concerne ses rapports avec l'Occident.

Il avait été ainsi un négociateur clé dans l'affaires des infirmières bulgares ayant conduit à leur libération en juillet 2007, ainsi que dans le démantèlement en 2003 du programme nucléaire libyen qui a ouvert la voie à la levée de l'embargo commercial décrété par les Etats-Unis contre la Libye en 1986.

Il est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie (1988, 270 morts) et du DC-10 d’UTA (1989, 170 morts), levant les derniers obstacles à la normalisation des relations de Tripoli avec l'Occident.

Après avoir, deux décennies durant, incarné la face sombre du régime Kadhafi, ce Tripolitain symbolisait ces dernières années l'ouverture.

Issu d'une famille modeste, boursier et titulaire d'un masters de l'université américaine du Michigan (1978), il commence sa carrière dans les services spéciaux comme responsable de la sécurité des ambassades libyennes en Europe du Nord.

En 1980, Koussa est nommé ambassadeur de la Libye à Londres avant d'être expulsé la même année par les Britanniques après avoir affirmé sa détermination à liquider les "ennemis de la révolution" sur le sol britannique.

En 1984, il rejoint, le Mathaba, une Fondation chargé de coordonner les mouvements de libération à travers le monde, particulièrement en Afrique et en Amérique latine.

Vice-ministre des Affaires étrangères de 1992 à 1994, il a été nommé ensuite à la tête des services de renseignements, poste qu'il occupe jusqu'à 2009, avant d'être chargé des Affaires étrangères, en remplacement d'Abdulrahman Shalgham, ambassadeur de Libye à l'ONU, qui avait fait défection lui aussi il y a quelques semaines.