Après un match décevant face au Luxembourg vendredi, les hommes de Laurent Blanc ne sont pas parvenus à faire la différence ce mardi en amical face à la Croatie (0-0). Un score vierge qui prouve que la maison bleue est encore en construction.
On attendait des buts et du spectacle au Stade de France. C’est finalement une pâle copie qu’a rendue l’équipe de France, ce mardi soir, face à la Croatie. Après neuf rencontres sous son règne, Laurent Blanc n’a toujours pas réussi à trouver son équipe idéale. Cette rencontre amicale, l’une des rencontres les plus relevées depuis qu’il est à la tête des Bleus, s’est soldée sur un score nul (0-0) dont on saurait encore dire s’il est dû à un manque d’envie ou de repères.
FRANCE : Lloris - Reveillere, Rami, Mexes, Clichy - Matuidi A. Diarra - Menez, Nasri, Malouda - Benzema
CROATIE : Runje - Srna, Corluka, Lovren, Pranjic - Dujmovic, Vukojevic, Modric, Kranjcar - Jelaic, Perisic.
Du changement, il y a en eu, mais peut-être pas là où on l’attendait. Pour ce match, Laurent Blanc s’est passé de Yoann Gourcuff dans son onze de départ. À sa place, le sélectionneur a préféré la fraîcheur du Stéphanois Blaise Matuidi, qui n’a qu’une seule sélection à son actif (face à la Bosnie-Herzégovine, 2-0) mais qui a été largement à la hauteur des espoirs fondés sur lui.
L’équipe de France a également changé de système en passant en 4-2-3-1 avec Alou Diarra, qui retrouve son brassard et sa place de titulaire, en milieu récupérateur. Devant, Karim Benzema, seul en pointe, était épaulé par Jérémy Ménez, Samir Nasri et Florent Malouda. En défense, Gaël Clichy a pris la place de Patrice Évra sur le côté gauche, à droite Bacary Sagna était remplacé par Anthony Réveillère.
Les Croates qui sortent d’une grande désillusion face à la Géorgie (0-1) après une série de sept rencontres sans défaite, ont aligné une équipe type avec son trio "made in Tottenham" (Niko Kranjcar, Luka Modric, Vedran Corluka). L’entraîneur croate Slaven Bilic n’a entrepris qu’un seul changement en faisant entrer le jeune Ivan Perisic, 24 ans, à la place de Mladen Petric, l’attaquant d’Hambourg.
Défense solide, attaque à la peine
Face à une équipe plus joueuse que le Luxembourg, la France a pu proposer un jeu plus dynamique en mettant plus de pression sur le ballon. Si la défense a tenu bon grâce, notamment, à une charnière Philippe Mexès-Adil Rami, qui ne cesse de prendre du coffre depuis maintenant neuf rencontres (un record de longévité sous l’ère Blanc), l’attaque des Bleus a encore une fois pêché.
Comme face au Brésil, en février, seul Jérémy Ménez a marqué les esprits. La meilleure action de la première période (36e) est venue d’un débordement de Ménez sur la droite mais Benzema n’a pas pu ajuster et a vu son tir partir dans les tribunes. Incapable de marquer, la France a même failli se faire piéger par le jeune Perisic du FC Bruges. Heureusement que la main droite de Hugo Lloris était là pour sauver la patrie…
Laurent Blanc avait promis d’utiliser ses six changements disponibles et c’est ce qu’il a fait en faisant entrer Loïc Rémy, Yoann Gourcuff, Kévin Gameiro, Yann M’Vila et Franck Ribéry en seconde période. Malgré la bronca que lui a réservée le Stade de France, le banni-repenti de Knysna a fait une bien meilleure prestation que face au Luxembourg, vendredi. Il faut dire que cette fois-ci Laurent Blanc s’est bien gardé de l’aligner sur le côté droite, préférant l’envoyer directement sur le couloir gauche à la place de Florent Malouda. Un remplacement qui laisse augurer un beau combat d’ego entre les deux joueurs…
Malgré ces changements, en seconde période, la France n’y arrive toujours pas en attaque. Les Bleus butent sur une défense croate solide mais pas non plus impénétrable. Et il a fallu une frappe puissante de Rami pour mettre réellement en danger Stipe Pletkosa, le gardien remplaçant de Vedran Runje sorti sur blessure à la mi-temps. Malheureusement sa tentative rebondit sur le poteau.
La France termine cette rencontre sur un décevant match nul (0-0) alors même que le dispositif mis en place par Laurent Blanc prédisait, du moins sur le papier, une animation offensive de standing. Il n’en fut rien. Et la sortie sur la civière d’Adil Rami, auteur d’une malheureuse bicyclette, donne un goût amer à cette rencontre dont on aurait pu penser qu’elle sonne le retour en force d’un groupe qui doit finalement encore se chercher.