Le parquet a annoncé qu'il ne poursuivrait pas le photographe François-Marie Banier. La fille de Liliane Bettencourt, héritière de l'Oréal, avait retiré sa plainte l'accusant d'abus de faiblesse envers sa mère.
AFP - La procédure, pour abus de faiblesse envers Liliane Bettencourt, visant François-Marie Banier va s'éteindre après la décision du parquet de Bordeaux de ne pas poursuivre l'action publique contre le photographe, a-t-on appris samedi auprès du procureur de la République.
Le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud, confirmant une information révélée par le site internet de l'Express, a expliqué à l'AFP avoir pris cette décision "compte tenu du désistement" en décembre de François Bettencourt-Meyers, la fille de la milliardaire et héritière de l'Oréal, qui considérait que le photographe s'était rendu responsable d'abus de faiblesse répétés envers sa mère, qui lui a accordé au fil des années des cadeaux évalués à près d'un milliard d'euros.
M. Laplaud a précisé que la fin de cette procédure serait définitive après "une audience de régularisation" de la chambre correctionnelle qui aurait dû juger M. Banier en l'absence de ces désistement et abondon de poursuites, et devra les constater officiellement pour que la justice s'éteigne.
Le procureur a ajouté avoir envoyé vendredi un courrier annonçant sa décision aux avocats de Mme Bettencourt, de Mme Bettencourt-Meyers et de M. Banier.
Laurent Merlet, un des deux avocats de M. Banier, a déclaré à l'AFP être "pleinement satisfait" de cette décision qui "met un terme à une procédure qui dure depuis plus de trois ans".
"C'est la conclusion judiciaire logique d'une affaire dans laquelle la plaignante avait renoncé à sa plainte et qui était avant tout un conflit familial", a pour sa part expliqué l'autre avocat de M. Banier, Me Pierre Cornut-Gentille.
Selon Me Merlet, le procureur a précisé dans son courrier que c'est au mois de juin que se tiendrait l'audience, réunissant toutes les parties, au cours de laquelle le tribunal prendra "acte du désistement de Mme Bettencourt-Meyers et de la décision de M. le procureur de ne pas poursuivre l'action publique".
Cette audience doit se tenir devant la 5ème chambre correctionnelle de Bordeaux présidée par Marie-Elisabeth Bancal.
"Pour moi, c'est une formalité judiciaire", a ajouté Me Merlet, précisant en avoir informé son client qui se trouve actuellement en voyage en Chine et qui a "repris le cours normal de sa vie après cette aventure judiciaire".
M. Banier avait initialement été poursuivi devant le tribunal de grande instance de Nanterre sur citation directe de la fille de l'héritière de L'Oréal, Mme Bettencourt-Meyers, et le procès avait été suspendu le 1er juillet par la présidente de la chambre correctionnelle, Isabelle Prévost-Desprez, pour un supplément d'information.
Ensuite, les fortes dissensions entre magistrats à Nanterre ont abouti au dépaysement du dossier Bettencourt à Bordeaux par la Cour de cassation, le 17 novembre. Le 6 décembre, enfin, la mère et la fille annonçaient s'être réconciliées et que Mme Bettencourt-Meyers mettait fin à ses propres poursuites contre M. Banier.
Cinq autres juges bordelais ont été désignés le 17 décembre pour instruire les deux autres volets du dossier Bettencourt, dont celui concernant l'ancien ministre du Travail Eric Woerth, qui n'a pas encore été entendu, malgré des perquisitions à son domicile.