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De nouvelles frappes aériennes de la coalition internationale ont visé les forces du colonel Kadhafi sur le sol libyen, au sixième jour de l'opération "Aube de l'odyssée", dont le commandement devrait revenir aux mains de l'Otan.

AFP - La coalition internationale a accentué jeudi la pression sur le colonel Mouammar Kadhafi, avec de nouvelles frappes aériennes, au moment où les pays de l'Otan trouvaient un accord pour prendre en main le commandement militaire des opérations.

Selon un bilan provisoire communiqué par un porte-parole du régime libyen, les raids de la coalition ont fait "environ 100 morts" parmi les civils depuis le début de l'offensive le 19 mars.

De son côté, le chef militaire de la coalition, le général Carter Ham, a dit ne pas "être sûr qu'il n'y ait eu aucune victime civile". "Mais nous sommes très, très précis et sélectifs dans nos objectifs", a-t-il affirmé.

Les autorités libyennes ont indiqué s'attendre à des raids sur les centres de télécommunications et de radiodiffusion dans la soirée, se basant sur des "informations de renseignement".

Dans la matinée, la France avait affirmé que la coalition allait "continuer les frappes aériennes" sur des cibles militaires, "le temps nécessaire".

Jeudi, un avion des forces libyennes a été détruit au sol par un avion de chasse français à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), a indiqué l'état-major des armées à Paris.

La coalition a par ailleurs visé la région de Tajoura, à une trentaine de km à l'est de Tripoli, selon des habitants. La télévision d'Etat a confirmé que "des sites militaires et civils" de cette région avaient été la cible de raids.

A Tripoli, des tirs de la défense anti-aérienne et plusieurs fortes détonations ont été entendues jeudi matin et dans la soirée, selon un journaliste de l'AFP.

Les DCA sont entrés en action à partir de 19H00 GMT et au moins une explosion a été entendue depuis le centre de Tripoli. Deux explosions ont été par ailleurs entendues à Tajoura (30 km de la capitale), où une colonne de fumée s'échappait d'un site indéterminé.

La télévision nationale a indiqué par la suite que des "sites civils et militaires à Tripoli et Tajoura" étaient des cibles de "missiles de longue portée".

La coalition avait mené dans la nuit de mercredi à jeudi des raids aériens intensifs à Sebha (750 km au sud de Tripoli), selon des habitants. La ville, fief de la tribu des Kadhafi, abrite plusieurs sites militaires.

Les combats entre pro et anti-Kadhafi se poursuivaient par ailleurs dans plusieurs villes, notamment à Misrata.

Les forces loyalistes y ont tué 109 personnes et en ont blessé plus de 1.300 depuis le début de leur offensive vendredi dernier, a indiqué à l'AFP un médecin.

Des snipers des pro-Kadhafi tiraient dans l'après-midi des toits des immeubles et des tirs d'artillerie retentissaient, a raconté un porte-parole des rebelles.

La coalition avait mené mercredi des frappes contre les troupes de Kadhafi au sol notamment à Misrata, troisième ville du pays.

Près d'Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, le fief des rebelles dans l'Est, un grand nombre d'insurgés avançaient rapidement pour reprendre le contrôle de cette ville clé, selon un journaliste de l'AFP. Des combats se déroulaient à l'intérieur de la ville entre pro-Kadhafi et rebelles.

Selon un porte-parole des insurgés à Benghazi, Ahmed Omar Bani, certains des pro-Kadhafi à Ajdabiya sont "prêts à se rendre" et les insurgés communiquent avec eux par l'intermédiaire de chefs religieux dans des mosquées.

Après des négociations au forceps, les pays de l'Otan ont trouvé un accord de principe pour prendre en main le commandement militaire des opérations, en remplacement de la coalition menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

L'Otan était pour le moment chargé de surveiller l'embargo sur les armes à destination de la Libye.

"Les pays de l'Otan sont d'accord pour lancer (le processus) qui va lui permettre de prendre le relais de la coalition lundi ou mardi", a indiqué à l'AFP un diplomate.

Toutefois, tous les détails n'étaient pas encore réglés. Car la Turquie reste mécontente des règles de fonctionnement prévue pour la zone d'exclusion aérienne, insistant pour éviter des bombardements contre des cibles au sol, selon un autre diplomate.

De nombreux pays occidentaux insistaient pour que l'Otan prenne totalement le relais. Mais la France, redoutant de s'aliéner l'opinion arabe, et soucieuse de garder une marge de manoeuvre pour les frappes sans avoir à toujours demander l'aval des pays de l'Alliance, a été longtemps très réservée.

Selon Paris, le "pilotage politique" de l'intervention restera hors de l'Otan. Il sera assuré par un "groupe de contact" distinct des pays participant aux opérations, y compris la Ligue arabe et l'Union africaine (UA).

La première réunion de ce groupe est prévue mardi à Londres, en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

"Plus de 350 avions" de la coalition sont impliqués dans les opérations aériennes, dont un peu plus de la moitié sont américains, a annoncé un haut-responsable du Pentagone, qui a précisé que les Etats-Unis appelaient les militaires libyens à "cesser de combattre" contre leurs propres compatriotes et à ne pas obéir aux ordres du colonel Kadhafi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré de son côté que les autorités libyennes n'ait pris aucune mesure pour remplir leurs obligations inscrites dans la résolution adoptée par le Conseil de sécurité, affirmant que les violations des droits de l'Homme continuaient.

L'UA a invité vendredi à Addis Abeba des représentants de Mouammar Kadhafi et de la rébellion pour discuter d'un cessez-le-feu.

Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, fait face depuis le 15 février à une révolte qui a fait des centaines de morts et poussé plus de 300.000 personnes à fuir. 

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