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La France a convoqué ce samedi un sommet international à Paris. La coalition doit décider s'il y a lieu de déclencher des frappes aériennes contre le régime du colonel Kadhafi qui, de son côté, prétend observer un cessez-le-feu.

AFP - Après le succès diplomatique remporté par la France et la Grande-Bretagne à l'ONU avec une résolution autorisant le recours à la force contre les troupes de Mouammar Kadhafi, les Occidentaux ont doublé la mise avec une mise en demeure sous peine de représailles militaires.

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"Une mise en scène pour le reste du monde"
Sommet décisif à Paris pour donner suite au vote de l'ONU

Dans un communiqué diffusé par la présidence française, Paris, Londres, Washington et des pays arabes ont demandé au dirigeant libyen la fin "immédiate" de "toutes les attaques" contre la population libyenne. "Un cessez-le-feu doit être mis en oeuvre immédiatement, c'est-à-dire que toutes les attaques contre les civils doivent prendre fin", précise le texte qui réclame aussi aux troupes libyennes de se retirer des villes d'Adjdabiyah, Misratah et Zawiyah.

"Ceci n'est pas négociable", souligne le communiqué.

Annoncé jeudi soir comme imminent, le recours à la force semble devoir laisser se dérouler encore une séquence diplomatique avec la tenue samedi en milieu de journée d'un sommet international réunissant à Paris notamment l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Union africaine, l'ONU et les Etats-Unis.

Cette réunion internationale vise à afficher une position unie face à Kadhafi et évaluer ses premières réactions après l'adoption de la résolution 1973 de l'ONU prévoyant une protection des civils libyens par tous moyens.

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Déroulement d'une opération militaire en Libye
Sommet décisif à Paris pour donner suite au vote de l'ONU

A défaut de gestes significatifs du dirigeant libyen, l'option militaire pourrait être engagée même si un grand flou entourait vendredi, semble-t-il à dessein, les préparatifs militaires de la France et de ses alliés. Interrogé à la mi-journée pour savoir qui dirigerait la future coalition et où serait son quartier-général, le ministère français des Affaires étrangères n'a pas répondu.

Paris ne veut pas que ce rôle dirigeant soit confié à l'Otan même si cette dernière a annoncé accélérer la réalisation de plans.

Le président américain Barack Obama a annoncé que des forces américaines participeraient à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, sans préciser le nombre d'avions de chasse engagés.

Le premier résultat de l'"engagement fort de la diplomatie française", selon les termes du Quai d'Orsay, en faveur de l'adoption d'une résolution à l'ONU s'est traduit par l'annonce par la Libye de la fin de ses opérations militaires et d'un cessez-le-feu. Ces annonces ont laissé les Occidentaux circonspects.

La réussite revendiquée par la France n'est pas totale, plusieurs pays ou entités - pays émergents, membres de l'Union européenne - restant très en retrait face à la perspective d'actes de guerre contre la Libye.

Si aucun veto n'a été opposé à la résolution de l'ONU, votée dans la nuit de jeudi à vendredi à New York, cinq pays importants se sont abstenus, dont la Chine, la Russie et l'Allemagne, pourtant le plus proche allié de Paris en Europe.

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Les pro-Kadhafi toujours sur la Place verte

Un sommet européen récent et une réunion ministérielle cette semaine du G8 avaient déjà montré d'importantes réticences à l'égard de l'option militaire, en particulier de la part de Berlin.

La France et la Grande-Bretagne ont arraché l'accord à l'ONU en grande partie grâce à un soutien de pays arabes.

La résolution 1973 se veut d'abord une réponse à un appel de la Ligue arabe à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne. Elle y ajoute cependant le recours possible à "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les populations civiles libyennes, c'est-à-dire à des bombardements.

Le Qatar a annoncé sa participation à une coalition internationale contre le colonel Kadhafi, les Emirats arabes unis pourraient faire de même.