![Le séisme sème la panique à la Bourse de Tokyo Le séisme sème la panique à la Bourse de Tokyo](/data/posts/2022/07/16/1657954257_Le-seisme-seme-la-panique-a-la-Bourse-de-Tokyo.jpg)
L'indice Nikkei a chuté de 6,18 % lors de la première séance de la Bourse tokyoïte depuis le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon vendredi. La Banque centrale nippone a injecté quelque 44 milliards d'euros afin de rassurer les marchés.
AFP - Les Bourses de la région Asie-Pacifique, en premier lieu Tokyo en baisse de plus de 6%, étaient ébranlées lundi par le séisme et le tsunami qui ont frappé vendredi le Japon et dont les conséquences sur l'économie de l'archipel risquent d'être considérables.
La banque centrale a tenté d'apaiser les tensions dans les circuits financiers en injectant massivement des fonds, alors que le yen a atteint dans la matinée un plus haut un quatre mois.
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé sa première séance depuis le séisme dévastateur sur un plongeon de 6,18%, indice des 225 valeurs vedettes perdant 633,94 points à 9.620,49 points.
De graves dysfonctionnements dans des centrales nucléaires de la région ravagée avivent les craintes sur les répercussions de ce désastre sur l'ensemble des entreprises et l'économie japonaise.
L'action de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite des centrales nucléaires en difficulté, a perdu 23,57%.
Le gouvernement japonais a jugé que ce sinistre aurait un impact "considérable" sur l'économie nationale et que des fonds colossaux seront nécessaires pour financer la reconstruction des zones éprouvées.
Parmi les constructeurs automobiles japonais, Nissan et Toyota ont plongé de plus de 10% avant de se reprendre légèrement pour finir respectivement à 722 yens (-9,52%) et 3.310 yens (-7,92%). Honda a perdu 6,49% à 3.095 yens.
De nombreuses firmes ont annoncé que leurs usines resteraient fermées dans l'ensemble du pays au moins lundi.
Les autres places financières de la région étaient également affectées et affichaient un repli. Hong Kong affichait dans l'après-midi une baisse de 0,31%, Shanghai cédait 0,14%.
Sydney a clôturé sur un recul de 0,40%, Taipei a perdu 0,56%, Manille 0,14% et Wellington 0,64%.
Mais Séoul, après un sursaut, a terminé en hausse de 0,80%.
"Toute l'attention est concentrée sur le Japon", a indiqué Andrew Sekely, de Intersuisse à Sydney. "Le marché est prudent, mais il n'y a certainement pas de panique", a-t-il ajouté.
Au Japon, alors que le yen est brusquement monté avant de retomber, la banque centrale a pris une série de mesures exceptionnelles pour tenter d'apasier les tensions.
La BoJ a effectué lundi des injections massives de fonds dans le système interbancaire, pour un montant de 15.000 milliards de yens, inédit en une journée.
La banque centrale a également décidé e maintenir son taux directeur dans la fourchette 0,0% à 0,1%, pour faciliter les financements et stabiliser les marchés après le séisme. Cela revient en pratique à encourager un taux d'intérêt au jour le jour à zéro, afin de faciliter les prêts d'argent.
Le yen est brusquement monté en Asie, les opérateurs s'attendant à ce que les Japonais rapatrient des fonds en masse pour financer la reconstruction après le séisme, puis est retombé après une injection massive de fonds par la BoJ.
Dans l'après-midi, le dollar cotait 82,07 yens contre 81,91 yens vendredi à 22H00 GMT à New York. L'euro ne valait plus que 114,37 yens, contre 113,89 yens vendredi en fin de journée sur la place financière américaine.
"Nous prenons toutes les mesures possibles, dont l'apport de liquidités, pour assurer la stabilité des marchés financiers et faciliter les opérations", a déclaré un porte-parole de la banque centrale nippone.
Le coût de la catastrophe pourrait s'élever pour les assurances à 34,6 milliards de dollars, selon une estimation initiale publiée dimanche par AIR Worldwide, spécialiste de l'évaluation du risque.