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Laurent Gbagbo décrète la prise de contrôle de la filière cacao

Le président sortant, Laurent Gbagbo, a décrété que son administration comptait prendre le contrôle de la filière cacao dont l'économie ivoirienne dépend étroitement. Alassane Ouattara avait ordonné fin janvier l'arrêt des exportations.

AFP - Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a décrété lundi la prise de contrôle par l'Etat de l'achat et de l'exportation de cacao, dont le pays est premier producteur mondial, alors que ces activités étaient jusque-là dominées par des multinationales.

Selon une ordonnance lue sur la télévision publique RTI, "l'achat du café et du cacao aux producteurs et aux groupements de producteurs s'effectue exclusivement par l'Etat sur l'étendue du territoire national".

"L'exportation des produits de la filière café-cacao est effectuée par l'Etat, par toute personne morale mandatée par l'Etat ou titulaire d'un agrément en qualité d'exportateur", poursuit le texte.

"Les exportateurs agréés s'approvisionnent en fèves de cacao et en café vert auprès de l'Etat ou de toute personne morale mandatée par l'Etat", précise l'ordonnance.

Engagé dans un bras de fer avec Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale après le scrutin de novembre, Laurent Gbagbo tente ainsi de contrer la paralysie de la filière cacao, entraînée en particulier par les sanctions économiques de l'Union européenne, notamment l'embargo de fait sur les deux ports ivoiriens.

Pour forcer son rival au départ, M. Ouattara a en outre ordonné fin janvier l'arrêt des exportations de cacao, un appel respecté par les grands négociants et chocolatiers, privant du coup le régime Gbagbo d'importantes ressources.

Le café et le cacao représentent 40% des recettes d'exportations de la Côte d'Ivoire et environ 20% de son PIB.