Plusieurs fois ministre sous la présidence d'Habib Bourguiba, Béji Caïd Essebsi (photo) a été nommé Premier ministre du gouvernement tunisien de transition, dimanche. Il remplace Mohammed Ghannouchi, qui a démissionné sous la pression de la rue.
AFP - Béji Caïd Essebsi, nommé dimanche Premier ministre de Tunisie en remplacement de Mohamed Ghannouchi, contesté pour avoir été le dernier chef du gouvernement du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, est réputé pour être un libéral.
itNé le 26 novembre 1926 d'une famille tunisoise, M. Caïd Essebsi, un avocat de formation, a été un compagnon de route de Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie indépendante, occupant plusieurs postes ministériels dont ceux de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.
Au lendemain de l'indépendance de la Tunisie en 1956, il rejoint le gouvernement comme conseiller de Habib Bourguiba, avant d'être nommé directeur général de la Sûreté de l'Etat, puis en 1965 ministre de l'Intérieur. Il est ensuite ministre de la Défense de novembre 1969 jusqu'en juin 1970.
Militant de longue date du parti socialiste destourien, le parti de Bourguiba, dont il s'est retiré en 1971 pour réclamer des réformes politiques dans le pays, M. Essebsi a rejoint en 1978 le Mouvement des démocrates socialistes (MDS), un groupe de l'opposition libérale.
En décembre 1971, il réintègre le gouvernement comme ministre délégué auprès du Premier ministre Mohamed Mzali, qui a tenté alors une ouverture politique.
Monde arabe : les raisons de la révolte
Nommé le 15 avril 1981 ministre des Affaires étrangères, M. Caïd Essebsi a passé près de six ans à la tête de la diplomatie tunisienne. Le moment fort de ce passage est le rôle qu'il avait joué pour arracher au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution condamnant le bombardement aérien israélien du quartier général de l'OLP à Hamma Chott, dans la banlieue sud de Tunis.
En 1989, il est élu député, puis président de la Chambre des députés jusqu'en 1991.
A l'expiration de son mandat de député en 1994, il reprend son métier d'avocat jusqu'à sa nouvelle nomination à la tête du gouvernement de transition, qui doit préparer la Tunisie à une ère de démocratie après la chute du président Ben Ali.
M. Caïd Essebsi "est connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie", a déclaré le président tunisien par intérim Foued Mebazaa, en annonçant sa nomination dans ses nouvelles fonctions.