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La résidence du président Kabila attaquée par des hommes armés

La résidence du président congolais Joseph Kabila à Kinshasa a été attaquée dimanche à la mi-journée par un groupe d'hommes lourdement armés et non identifiés. La garde républicaine a repoussé l'assaut, tuant six assaillants.

AFP - Des hommes armés "non identifiés" ont attaqué dimanche à Kinshasa la résidence où se trouvait le président congolais Joseph Kabila mais ont été repoussés avant d'atteindre la demeure par la garde républicaine qui a tué six assaillants.

Il s'agit de la première menace sérieuse contre le président Kabila, 40 ans en juin prochain, depuis son accession à la tête de la République démocratique du Congo (RDC) en janvier 2001, après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, dans une autre résidence présidentielle de de Kinshasa.

L'attaque de dimanche a été menée vers 13H30 (12H30 GMT) "par un groupe d'hommes lourdement armés et non identifiés" qui ont été repoussés par la garde républicaine (GR, ex-garde présidentielle), a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.

"Six assaillants ont été tués, d'autres blessés et quelques uns ont été faits prisonniers", a-t-il ajouté, précisant que des membres de la GR ont également été blessés.

M. Mende a déclaré à l'AFP qu'il s'agissait d'un "acte de terrorisme. On a voulu faire peur".

"Cette opération ressemble assez à une tentative de s'en prendre à la personne du chef de l'Etat (...) Les institutions sont aux commandes, le pays tourne normalement", a-t-il déclaré la Radio télévision nationale (RTNC).

Vers 13H30, des tirs sporadiques d'armes automatiques, par rafales et au coup par coup, ont été entendus par un journaliste de l'AFP pendant une vingtaine de minutes.

Le président Joseph Kabila "était dans sa résidence" à ce moment là, mais "les assaillants n'ont pas franchi la deuxième barrière" d'accès au bâtiment. "Il n'y a eu aucun dommage à la résidence", a affirmé M. Mende, ajoutant qu'il s'agissait de la résidence principale de M. Kabila.

La demeure est située au bord du fleuve Congo, dans le quartier chic de la Gombe, au nord de Kinshasa, à proximité notamment d'ambassades et de résidences d'ambassades, ainsi que du Grand hôtel de Kinshasa.

Quand les tirs ont cessé, des hommes de la GR se sont déployés par petits groupes pour mener des patrouilles autour de la zone de la résidence, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils étaient toujours postés à des carrefours et filtraient la circulation en début de soirée dans la zone proche de la résidence.

Un blindé léger ainsi qu'un char d'assaut a circulé également dans le quartier, où le calme est rapidement revenu en milieu d'après-midi.

Des vendeurs de cigarettes, habituellement installés sur un trottoir devant le Grand hôtel, ont fui lors des échanges de coups de feu, laissant leurs chaises sur place, a-t-on constaté.

Selon M. Mende, des hommes ayant participé à l'attaque de la résidence et qui avaient pris la fuite à moto et en véhicules, ont tiré en passant sur l'entrée d'un camp militaire dans le quartier Lingwala, au sud de la Gombe.

Il n'a pas préciser s'il y avait eu des victimes lors de cet incident, alors que certaines sources ont évoqué plusieurs morts.

"Les forces se sécurité sont déployées (...) pour sécuriser la ville et le pays de sorte que nous poursuivions normalement notre cheminement vers les échéances électorales", a assuré M. Mende à la RTNC.

L'élection présidentielle est programmée pour novembre prochain, et le président Kabila, élu en 2006, devrait se représenter.

Les services de sécurité et la justice vont "interroger les conjurés qui ont été mis aux arrêts (...) et feront savoir à l'opinion les tenants et les aboutissants de cette action criminelle", a ajouté le porte-parole du gouvernement à la RTNC.

L'est du pays est toujours en proie à l'instabilité en raison de la présence de plusieurs groupes armés et milices locales, régulièrement accusés de commettre des violences contre les populations.