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L'Union africaine appelle à la "levée des sanctions"

L'Union africaine (UA) a appelé, samedi soir, à "la levée des sanctions" contre le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe, après que le chef de l'opposition, Morgan Tsvangirai, a décidé de prendre part à un gouvernement d'union.

AFP - L'Union Africaine (UA) a appelé samedi soir à "la levée des sanctions" contre le Zimbabwe, après l'annonce faite par le principal parti d'opposition sur son entrée dans un gouvernement d'union, a appris l'AFP auprès de l'organisation continentale.

Le Conseil exécutif de l'UA, réunion préparatoire au sommet, a adopté "une décision sur le Zimbabwe" qui "appelle à la levée des sanctions contre le Zimbabwe afin d'améliorer la situation humanitaire dans le pays".

De son côté, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a déclaré que "tout le monde aujourd'hui devrait aider le Zimbabwe à reconstruire son économie parce qu'un accord a été conclu".

"Imaginez que vous n'aidiez pas le Zimbabwe, qui sera blâmé? Tout le monde attend que l'économie redémarre aujourd'hui, parce que (le nouveau Premier ministre Morgan) Tsvangiraï va diriger l'économie et le reste. Donc si l'on ne fait pas ça, qui sera critiqué par la population?", a-t-il expliqué.

Selon le texte adopté par le conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UA, réunion préparatoire du sommet des chefs d'Etat qui aura lieu du 1er au 3 février, dont l'AFP a obtenu une copie, le Conseil "accueille avec satisfaction le calendrier convenu pour la formation d'un gouvernement inclusif".

Les ministres africains ont aussi accueilli favorablement l'annonce que "l'investiture du Premier ministre et des vice-Premiers ministres (aura lieu) d'ici au 11 février 2009 et celle des ministres et vice-ministres avant le 13 février 2009".

Dans ce texte, l'UA invite ses 53 Etats membres "et les partenaires à apporter leur appui total à la mise en oeuvre de l'accord de paix global, y compris les efforts qui sont faits pour résoudre les graves problèmes socio-économiques auxquels le Zimbabwe est confronté".

Le principal parti d'opposition zimbabwéen, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a accepté vendredi d'entrer dans un gouvernement d'union avec le président Robert Mugabe, un pas important vers une éventuelle sortie de crise après près d'un an de blocage politique.

En vertu d'un accord conclu entre l'opposition et le régime le 15 septembre, le chef du MDC, Morgan Tsvangiraï, doit devenir le Premier ministre et M. Mugabe, au pouvoir depuis 1980, conserver la présidence.

L'Afrique du Sud, qui dirige la médiation de la Communauté économique de développement de l'Afrique Australe (SADC), avait appelé un peu plus tôt samedi les Etats-Unis et l'Europe à lever les sanctions contre le régime du président Mugabe.

M. Ping n'a pas démenti le fait que les deux hommes participent ensemble au sommet de l'UA à Addis-Abeba. Interrogé sur cette possibilité il a estimé qu'il "s'agissait d'une bonne nouvelle. Depuis le début nous disons qu'au Zimbabwe, la solution est politique, qu'elle doit être négociée".

"Aujourd'hui la SADC nous a annoncé que les deux parties avaient accepté une solution (...) Nous espérons qu'elle sera durable", a-t-il ajouté.

Les institutions politiques sont quasiment paralysées depuis la défaite du régime aux élections générales de mars 2008. L'économie s'est effondrée: le taux de l'inflation a atteint des chiffres astronomiques et le taux de chômage 94%.

Enfin, une épidémie de choléra a touché plus de 60.000 personnes, faisant près de 3.100 morts depuis août, et sept millions de Zimbabwéens, soit plus de la moitié de la population, dépendent actuellement de l'aide alimentaire des organisations caritatives.