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Donnée sur le départ, Michèle Alliot-Marie se dit sereine

La ministre des Affaires étrangères, empêtrée dans la polémique sur ses vacances tunisiennes, pourrait être débarquée du gouvernement très bientôt. "MAM" préfère ne pas commenter ce qu'elle appelle "des rumeurs" et reste ministre "à 100 %".

Reuters - Donnée partante de son poste de ministre des Affaires étrangères avant lundi, Michèle Alliot-Marie affirme être mobilisée à cent pour cent et semble décidée à se battre jusqu'au bout.

Interrogée samedi par des journalistes au Koweït, où elle assistait aux cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance, Michèle Alliot-Marie a déclaré : "Vous le voyez bien, je travaille".

"Je suis cent pour cent mobilisée en tant que ministre des Affaires Etrangères. Je ne commente pas les rumeurs parisiennes", a-t-elle ajouté, citée par son entourage.

Selon 20 Minutes, la ministre a précisé qu'elle téléphonerait dimanche au président Nicolas Sarkozy pour lui rendre compte de son action et qu'elle n'avait pas de rendez-vous prévu dans l'immédiat avec le chef de l'Etat.

Plusieurs sources gouvernementales de haut rang ont évoqué vendredi un départ de Michèle Alliot-Marie avant le début de la semaine prochaine, sans attendre les élections cantonales organisées à la fin mars comme cela avait été envisagé.

Le chef de la diplomatie française est soumis à un feu roulant de critiques sur les conditions de son voyage de fin d'année en Tunisie, où elle avait notamment utilisé par deux fois le jet privé d'un homme d'affaires proche du président déchu Zine Ben Ali pendant le soulèvement dans ce pays.

L'opposition réclame sa démission depuis des semaines.

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Le ministre de la Défense, Alain Juppé, pourrait prendre sa place et serait lui-même remplacé par le chef du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, qui était vendredi du voyage avec Nicolas Sarkozy en Turquie alors que ce n'était pas prévu.

Prié de dire s'il renouvelait sa confiance à sa ministre, le chef de l'Etat français a refusé de répondre lors d'une conférence de presse à Ankara, expliquant qu'il ne s'exprimait jamais à l'étranger sur des sujets de politique intérieure.

"Il faut qu'elle parte"

Pour le moment, Michèle Alliot-Marie fait front, répétant qu'elle travaille sans se préoccuper des rumeurs et a déroulé son agenda jusqu'à la fin de la semaine prochaine.

La ministre, qui doit rentrer samedi soir du Golfe, a toujours prévu de se rendre lundi à Genève pour participer à la 16e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dit-on dans son entourage.

Au Koweït, elle a eu des entretiens avec le président irakien, celui du Liban et avec son homologue mexicain.

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Mais son sort et, éventuellement, celui de son compagnon Patrick Ollier, par ailleurs ministre des Relations avec le Parlement critiqué pour ses liens avec le régime libyen, semble scellé.

Selon France 2, Nicolas Sarkozy a reçu samedi matin ses conseillers à la résidence de la Lanterne, près du château de Versailles - une information que l'Elysée s'est refusé à
commenter.

"Ça ne peut plus durer. Elle n'est plus audible. Il faut qu'elle parte et, pour que ce soit digne, il faut qu'elle parte d'elle-même", a déclaré une source gouvernementale à propos de Michèle Alliot-Marie.

Selon une autre source gouvernementale, "le principe du départ de 'MAM' est acté".

"Juppé est programmé pour prendre rapidement sa succession, avec beaucoup de pression du président de la République", a-t-on ajouté en soulignant que l'actuel ministre de la Défense se fait tirer l'oreille pour reprendre le Quai d'Orsay.

D'autres sources gouvernementales évoquent la possibilité d'un remaniement beaucoup plus large qui verrait Alain Juppé remplacer le Premier ministre François Fillon, le Quai d'Orsay revenant au jeune ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez.

Le député UMP Bernard Debré a dit tout haut vendredi ce que des parlementaires de plus en plus nombreux de la majorité affirmaient de manière anonyme ces derniers jours à propos du probable remaniement.

Pour un député de la majorité, "ce sera dimanche ou lundi".

La situation est selon lui intenable : plus de la moitié des Français réclament, selon les sondages, le départ de Michèle Alliot-Marie et les députés qui reviennent de leurs circonscriptions sont alarmés par les conséquences de cette affaires sur les résultats des élections cantonales.