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Les manifestations qui ont lieu dans le royaume de Bahreïn pourraient bousculer le début de la saison de Formule 1 dont le départ est prévu le 13 mars. Bernie Ecclestone promet une réponse dans les jours à venir.

Le Grand Prix de Bahreïn va-t-il avoir lieu ? Cette course qui devait lancer la saison de Formule 1 reste en suspens depuis lundi. Le plus petit royaume du Golfe est secoué par des troubles sociaux sans précédent. Les manifestants exigent des réformes politiques et sociales dans ce royaume dirigé depuis l’indépendance du pays en 1971 par la famille al-Khalifa.

Après l’annonce, jeudi, de l’annulation des séries de GP2 Asia prévues le 5 mars à Bahreïn, la F1 pourrait bien subir le même sort. Suite à l’annonce des premiers morts, le patron de Virgin Racing, John Booth, a fait part, ce jeudi sur BBC Sport, de ses préoccupations tout indiquant qu’il s’en remettait au jugement de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), de la Formula One Management (FOM), société qui gère les droits d’images, et des autorités locales.

Les conditions de sécurité en question

Jean Todt, président de la FIA, s’est exprimé mercredi sur ce sujet brûlant lors d’un déplacement à Dublin. Selon lui, la sécurité "dans les voitures de course, sur la route et dans l’organisation" est la première priorité de la FIA. Doit-on y voir un avertissement des instances fédérales aux autorités locales ?

Bernie Ecclestone, le puissant président de la FOM (Formula One Management), déclarait jeudi, qu'une décision serait prises d'ici mercredi prochain.

Confronté directement aux événements qui secouent son pays, Sheikh Salman ben Isa Al Khalifa, directeur du circuit et fils aîné du roi, a d’abord voulu rassurer la population du pays dans un communiqué. "La sécurité des nationaux bahreïnis, des expatriés et de visiteurs étrangers est la priorité du royaume avant de penser à la F1. Concernant la direction du GP de Bahreïn, notre objectif est d’assurer un nouveau succès de l’organisation."

La F1, vitrine du pays

Pour ce pays dont l’exploitation des hydrocarbures ne représente plus que 25% de son PIB, le Grand Prix de Bahreïn est devenu depuis 2004 une vitrine indispensable pour la visibilité qu’il procure et son économie. "Si le Grand Prix est annulé, c’est l’ensemble de l’économie du pays qui va en pâtir," assure à France24.com Eric Boss, Français expatrié depuis trois à Manama où il dirige Red Scarf, une société de promotion des produits duty-free.

"Car si le Grand Prix de Formule 1 se court seulement sur un week-end [11 au 13 mars, NDLR], les premières courses de GP2 devaient avoir lieu à partir du 5 mars. Donc de février à avril, les sociétés de service étrangères, qui sont le nerf de l‘économie locale, s’appuient essentiellement sur cet événement. Ma compagnie fait 80% de son chiffre d’affaire sur cette période et si à la fin de la semaine prochaine la situation ne s’améliore pas nettement, on court à la catastrophe," s'inquiète-t-il.