FRANCE 24 est retourné à Redeyef, où en 2008, la révolution tunisienne couvait déjà.
Janvier 2008, des jeunes de Redeyef, une petite ville de 30 000 habitants proche de la frontière algérienne, descendent dans la rue pour manifester.
Principale raison : un concours de recrutement a été organisé pour entrer à la mine de phosphate de Gafsa, mais les candidats se sont vite rendu compte que l’examen était truqué. Les reçus ne sont pas originaires de la région et la plupart sont des proches du "clan Ben Ali".
Les manifestants accusent les organisateurs de tricherie, de mensonge et de voler les emplois qui selon eux devaient revenir aux jeunes chômeurs diplômés de la région. Le syndicat UGTT les soutient. Débute alors le mouvement social de Redeyef, l’un des prémices de la révolution qui a chassé Ben Ali.
Le pouvoir a répondu par la répression. Pendant six mois, près de 3 000 policiers ont encerclé la ville en menant une guérilla urbaine contre les manifestants. Malgré quatre morts, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations, aucun média officiel n’a couvert les manifestations. Le pouvoir tunisien a tout fait pour étouffer les évènements et éviter l’embrasement des autres villes du pays. Seul quelques journalistes ont eu le courage de rendre compte des évènements.
Ce reportage racontant la rébellion de Redeyef n’aurait jamais été possible sous le régime de Ben Ali.