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Elie Saab à la découverte du Pays du Soleil levant

Malgré la crise, Elie Saab croule sous les commandes. Sobres et somptueuses à la fois, les créations du couturier libanais qui ont été dévoilées au Palais de Tokyo s'inspirent cette année de l'élégance japonaise.

REUTERS - Elie Saab a choisi de rester fidèle à l'éternel féminin. Le couturier libanais a fait souffler un vent d'Orient sur le Palais de Tokyo, balayant l'abondance de clinquant. La robe du soir, somptueuse dans des drapés assagis, retrouve toute sa noblesse.

L'été est japonisant avec des ceintures obi qui sculptent la taille, dessinent une silhouette contemporaine. Dita Von Teese, Misha Barton et Michelle Yeoh ont admiré une déclinaison de tons pastels, très sensuels. Car le noir ne sort que le soir.

Les volumes se déploient dans des robes à volants en cascade, auxquels répondent des bustiers au maintien parfait. Les broderies glissent entre fleurs et bijoux comme sur cette longue robe rose poudré brodée de fleurs d'organza retenue dans un bustier en bande de mousseline.

Le Français Franck Sorbier, qui se définit comme un "électron libre", avait lui donné rendez-vous au cinéma Le Balzac, près des Champs-Elysées, où était projeté "So What ?!", un "petit film" sur sa collection. Des saynètes, portant le nom de rues parisiennes, montrent toujours la même femme, dans des vêtements et situations différentes.

Une tunique manches longues blanche traversée de bandeaux noirs rue du Chat qui pêche, un corset rebrodé de pièces anciennes rue du Trésor ou encore un tailleur jupe sirène en dentelles découpées Cité Bienaimé, où les mariés dansent entourés de fleurs.

Le couturier, dont la maison connaît des difficultés financières, estime que "la haute couture ne peut pas rester immuable dans sa tour d'ivoire.

"Quand on est dans une petite maison, on vit en prise directe avec la réalité. On revient à des valeurs essentielles de la haute couture, c'est-à-dire un travail en profondeur avec aussi une certaine modestie".

Une exigence que traduisent des bustiers minutieusement ouvragés et l'absence de grandes robes de bal.