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Nos envoyées spéciales Virginie Herz et Tatiana Massaad sont allées la rencontre des partisans du président Hosni Moubarak dans un quartier populaire du Caire. Reportage.

Pour trouver des partisans du président Hosni Moubarak, qui suscite la colère des manifestants rassemblés place Tahrir, au Caire, depuis le 25 janvier, il faut aller dans les quartiers populaires de la capitale.

Ce mercredi matin, les envoyées spéciales de FRANCE 24 se sont rendues à Saida Aicha, un quartier situé non loin de la citadelle de Saladin qui domine la capitale.

Dans un café, une clientèle exclusivement masculine profite de la fin de matinée pour boire le thé et fumer la chicha. Malgré les difficultés des quelques clients attablés à trouver un emploi, ils sont prompts à défendre le raïs au pouvoir depuis 30 ans. "Hosni Moubarak est un Égyptien, il ne devrait pas quitter le pays. Même s’il a commis des erreurs", tranche l’un des clients.

Un autre partisan de Moubarak renchérit : "Hosni Moubarak, c’est comme mon père ! Même s’il me frappait, je l’accepterais. Grâce à lui, on vit en sécurité, on n’a pas été en guerre depuis 30 ans. On mange, on boit et on est bien", lance-t-il avec véhémence.

"Les manifestations de la place Tahrir nous handicapent"

Dans les quartiers populaires comme Saida Aicha, nombreux sont ceux qui critiquent la poursuite des manifestations contre le régime. Même s’ils y ont participé au début.

"J’ai manifesté le 25 janvier avec des demandes bien précises : l’équité sociale, avoir un emploi, des biens, des assurances, un salaire…Nous allons obtenir tout cela", ajoute un autre client du café, confiant, au micro de FRANCE 24. "Mais les manifestations de la place Tahrir nous handicapent. C’est une erreur de croire qu’on n’a pas été entendus. L’Égypte est un pays civilisé...", ajoute-t-il.

Mais depuis le 25 janvier, l’ambiance a changé jusque dans ces quartiers où la population soutient Moubarak. Alors la mobilisation de manifestants de la place Tahrir ne montre aucun signe d’essoufflement malgré la répression du 2 février dernier, les partisans du régime ont en effet pris conscience qu’ils n’avaient plus le monopole ni de la parole, ni de la force. Et s’ils sont déterminés à défendre le président Moubarak, ils le font de plus en plus discrètement.