Dans un entretien accordé au quotidien L’Équipe daté de ce mercredi, Zinedine Zidane, d’habitude discret, s’explique enfin sur son rôle dans la candidature du Qatar pour le Mondial de 2022 et son travail au Real Madrid.
Les paroles de Zinedine Zidane sont très rares. Trop rares. Alors quand le champion du monde 1998 et d’Europe 2000 s’exprime dans les colonnes du journal L’Equipe, c’est bien plutôt pour clarifier les polémiques nées de son silence habituel que pour pérorer sur les véritables enjeux du football moderne.
Exit donc les questions sur le fair-play financier de l’UEFA, l’arbitrage vidéo, les paris en ligne et le risque des matchs truqués. Après les questions consensuelles sur la rencontre amicale France – Brésil ou son futur professionnel, place aux questions plus corsées : son rôle décrié d’ambassadeur du Qatar pour la candidature du Mondial-2022 et son travail au sein du Real Madrid, aux contours flous.
L'argent du Qatar a été reversé à sa fondation
Lors de la nomination controversée du Qatar pour l’organisation du Mondial-2022, plusieurs personnalités avaient dénoncé la présence de la star française aux côtés de Sheikh Al-Thani comme ambassadeur. Ses détracteurs mettaient en question les réelles motivations de Zidane qui, selon eux, ne pouvait être qu’attiré par l’appât du gain. Dans son entretien avec L’Equipe, l’ex-joueur international balaie d’un revers de la main cette accusation. Sans contester qu’il ait reçu de l’argent, mais "pas le quart des sommes annoncées" (le New York Times avait avancé la somme de 11 millions de dollars, ndlr), il assure qu’il a reversé cette somme à sa fondation, la fondation Zidane, dirigée par son père Smaïl Zidane, et destinée aux populations pauvres d’Algérie.
Son engagement est plus ancien, explique-t-il. Au moment de prendre sa retraite sportive en 2006, le Qatar lui avait proposé un chèque en blanc pour jouer chez eux. Le Ballon d’or 1998 avait poliment refusé, tout en leur promettant de leur rendre service dans le futur, affirme-t-il. Aujourd’hui, plus qu’un service rendu, Zidane justifie son aide à la candidature qatarie par les conséquences sociales que cette coupe du monde pourraient avoir pour les pays du Golfe. "Je considère que c’est bien pour cette région du monde, pour tous les gens qui doivent avoir la possibilité, un jour, d’accueillir un tel événement", dit-il.
"Je suis tous les jours à l’entraînement"
Autre point saillant de l’entretien : son travail au sein du Real Madrid. Nommé "conseiller spécial" auprès du président Florentino Perez, Zizou œuvrait en coulisses. Jusqu’en octobre dernier, lorsque José Mourinho, entraîneur de l’équipe, lui a demandé "qu’il soit un peu plus avec [lui] et un peu moins avec le président". Dès lors, l’ancien Merengue (2001-2006) dit qu’il a accepté de se rapprocher du terrain mais son rôle reste encore à définir. "Je suis tous les jours à l’entraînement, tous les jours avec l’entraîneur, je suis là-bas, avec le staff. J’y ai mon bureau […]. Je regarde, j’analyse, je parle avec Mourinho, j’échange avec les joueurs", énumère-t-il.
"Par exemple, là, il y a la Ligue des champions (le 22 février face à Lyon, ndlr). Je voyage avec l’équipe en Ligue des champions, pas en championnat, et je prépare le déplacement à Lyon en huitièmes de finale. Je discute de l’OL avec l’entraîneur, je lui dis ce que j’en pense…" Si son explication laisse encore perplexe, au moins, Zizou a parlé.