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Une nouvelle série d'indicateurs catastrophiques a confirmé vendredi la gravité de la récession au Japon : en décembre, la production industrielle a chuté de 9,6%, tandis que le taux de chômage a augmenté à 4,4%.
AFP - Chute record de la production, brusque hausse du chômage, consommation en chute libre: une nouvelle série d'indicateurs catastrophiques a confirmé vendredi la gravité de la récession au Japon, tandis que les mauvaises nouvelles pleuvaient également du côté des entreprises.
Selon des statistiques officielles, la production industrielle s'est effondrée de 9,6% en décembre sur un mois -un nouveau record historique-, le taux de chômage a bondi d'un demi point de pourcentage à 4,4%, la consommation des ménages a accéléré sa dégringolade entamée il y a dix mois (-4,6%) et le retour à la déflation se confirme dans la deuxième économie mondiale, les prix à la consommation n'ayant augmenté que de 0,2% sur un an. Tous ces chiffres se sont avérés bien plus mauvais que les prévisions des économistes.
De plus, selon le quotidien économique Nikkei, le géant automobile Toyota s'apprête à annoncer que sa perte d'exploitation pour l'exercice 2008-2009, qui s'achève fin mars, atteindra le montant colossal de 400 milliards de yens (3,3 milliards d'euros) au lieu des 150 milliards prévus en décembre.
Cette information s'ajoute aux résultats exécrables publiés jeudi par les groupes électroniques Sony et Toshiba, qui s'attendent également à finir l'exercice dans le rouge et ont annoncé des milliers de suppressions d'emplois.
D'autres grandes sociétés, notamment le constructeur automobile Honda, les groupes d'électronique et d'informatique NEC et Fujitsu et la banque Mizuho Financial Group, devaient annoncer à leur tour, plus tard vendredi, des résultats financiers trimestriels que les analystes ont prédit détestables.
Selon le gouvernement, on comptait fin décembre au Japon un total de 2,7 millions de chômeurs, soit 390.000 ou 16,9% de plus qu'un an plus tôt. Et la plupart des économistes pronostiquent une aggravation de la tendance en 2009.
La production industrielle, plombée par l'automobile et l'électronique, a pour sa part battu un record de baisse pour le deuxième mois d'affilée, et le gouvernement prévoit de nouvelles fortes contractions en janvier et février.
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei lâchait plus de 3,5% vendredi matin.
"Je n'ai jamais vu une chute de la production aussi brutale. Le problème est très sérieux", a déclaré le ministre de la Politique économique et budgétaire, Kaoru Yosano, ajoutant qu'il était impossible de dire quand la situation s'améliorera.
"Ces chiffres sont très mauvais", a estimé Hiroshi Shiraishi, économiste chez BNP Paribas, qui prévoit pour sa part une légère embellie au printemps.
"Au bout d'un certain temps, les entreprises auront fini d'écouler leurs stocks et la production commencera à redémarrer. Cela se produira probablement entre avril et juin, mais le rythme de la reprise sera très lent car la demande au Japon et à l'étranger devrait rester faible", a-t-il expliqué.
Le Japon est entré en récession depuis le troisième trimestre 2008. Les économistes prévoient pour la plupart que la chute du produit intérieur brut (PIB) dépassera les 10% en rythme annuel au quatrième trimestre 2008. La Banque du Japon a averti pour sa part que cette sévère récession durera deux ans.
Les industries japonaises sont frappées de plein fouet par l'appréciation galopante du yen face au dollar et à l'euro, qui déprime des exportations déjà affectées par l'effondrement de la demande en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Les exportations japonaises ont ainsi connu en décembre une chute record de 35%, selon des statistiques publiées le 22 janvier.