Ex-patron des télécommunications de l'armée taïwanaise, le général Ho Hsien-che (photo) a été placé en détention dans le courant du mois de janvier. Il est soupçonné d'espionnage au profit de la Chine.
AFP - Un général de l'armée taïwanaise a été arrêté et placé en détention pour des faits d'espionnage au profit de la Chine, a indiqué mercredi le ministère de la Défense, qui a qualifié cette affaire de "la plus grave depuis un demi-siècle".
Le général Ho Hsien-che a été recruté par la Chine lorsqu'il était en poste en Thaïlande, entre 2002 et 2005, a précisé le ministère dans un communiqué. Il a été arrêté en janvier.
Au moment de son arrestation, il dirigeait le service des télécommunications et des télécommunications électroniques de l'armée.
"Il s'agit certainement de l'affaire la plus grave depuis un demi-siècle d'espionnage au profit de la Chine communiste", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Défense, sous couvert de l'anonymat.
"Nous n'en sommes pas encore sûrs mais il n'y a aucune raison de croire qu'il a arrêté d'espionner pour la Chine quand il est rentré à Taïwan après la Thaïlande", a-t-il ajouté.
Il est encore trop tôt pour évaluer les dommages causés par les activités du général Ho Hsien-che mais étant donné les dossiers sensibles dont il avait la charge, "cela pourrait être très sérieux", selon le responsable du ministère.
Le ministère a mis en place un groupe chargé d'évaluer et de limiter les dégâts infligés, selon le lieutenant général Wang Ming-wo, un des responsables du ministère.
"Bien que les tensions se soient apaisées (entre les deux voisins) au cours des deux dernières années, les communistes chinois n'ont pas mis fin à leur infiltration à Taïwan", a ajouté le lieutenant général.
Pékin et Taipei s'espionnent mutuellement depuis 1949, année de la séparation entre les deux pays à la fin de la guerre civile.
Taïwan est de fait indépendante depuis cette année-là, même si Pékin considère l'île rebelle comme son territoire, n'excluant pas la force pour la réintégrer dans la mère patrie.
Mais depuis l'élection de Ma Ying-jeou, en 2008, partisan d'une amélioration des liens avec la Chine, les relations entre les deux frères ennemis sont meilleures qu'elles ne l'ont jamais été depuis 1949.