Toyota estime que les conclusions d'une enquête américaine prouvent la "fiabilité" de ses systèmes électroniques de contrôle d'accélération. Il y a un an, le leader mondial du secteur automobile avait rappelé près de 9 millions de véhicules.
AFP - Le premier constructeur automobile mondial, Toyota, a estimé mercredi que le résultat d'une enquête américaine prouvait "la fiabilité" de ses systèmes électroniques de contrôle d'accélération, un an après le rappel de près de neuf millions de véhicules par le groupe japonais.
"Le résultat de l'enquête du ministère américain des Transports confirme la fiabilité de nos systèmes électroniques de contrôle d'accélération", a déclaré le groupe dans un communiqué.
A l'issue d'une enquête de dix mois, le ministère américain des Transports a lavé mardi Toyota de tout soupçon quant à la fiabilité de ses systèmes électroniques, estimant que les accélérations involontaires des véhicules du constructeur japonais étaient dues à des problèmes mécaniques.
Le constructeur a rappelé près de neuf millions de voitures dans le monde, dont la majorité aux Etats-Unis, entre septembre 2009 et février 2010 pour divers soucis techniques, notamment des pédales d'accélération pouvant rester enfoncées.
Toyota n'a jamais contesté que des soucis mécaniques ou des tapis de sol mal conçus pouvaient dans certains cas entraîner le blocage d'accélérateurs, mais le groupe a toujours réfuté que le problème d'accélérations incontrôlées puisse provenir d'un défaut électronique.
"Nous allons désormais écouter nos clients encore davantage et leur offrir des véhicules non seulement sûrs, mais permettant de rouler l'esprit tranquille", a ajouté le groupe.
L'agence américaine de sécurité routière (NHTSA) a indiqué fin mai qu'elle avait reçu 6.200 plaintes liées aux problèmes d'accélération de Toyota, accusés d'avoir provoqué 71 accidents et 89 décès aux Etats-Unis, bien que des erreurs de conduite soient à l'origine de certains accidents, selon des tests menés par les autorités.
Des procédures judiciaires de clients mécontents sont toujours en cours aux Etats-Unis à l'encontre du constructeur.
L'impact de la crise de l'an passé a été fort aux Etats-Unis, où l'audition tendue du PDG Akio Toyoda en commission parlementaire a marqué les esprits.
Les ventes de Toyota souffrent depuis dans ce pays, où sa part de marché est tombée de 17% en 2009 à 15,2% en 2010. Il est le seul parmi les grands constructeurs automobiles à avoir vu ses ventes s'effriter l'an dernier aux Etats-Unis, alors que le marché rebondissait après la crise économique.
Pour reconquérir sa réputation de fiabilité, le constructeur nippon a affecté un millier d'employés de plus aux contrôles qualité de ses modèles dans le monde et créé un nouvel organe de direction en grande partie composé d'étrangers, afin de déceler les défauts au plus tôt.
Il propose désormais à ses clients des réparations gratuites au moindre souci, même lorsque cela n'affecte pas la sécurité de l'automobile, ce qui l'a conduit à rappeler près de huit millions de véhicules supplémentaires depuis mars 2010.
L'impact de ces turbulences sur les comptes du groupe est difficile à évaluer, mais Toyota a renoué avec les bénéfices lors de l'année budgétaire d'avril 2009 à mars 2010, après avoir subi une lourde perte nette de 437 milliards de yens (3,9 milliards d'euros) lors de l'exercice précédent marqué par la récession et la chute du marché automobile.
Pour l'exercice en cours qui se terminera le 31 mars, la firme prévoit de dégager un bénéfice net de 490 milliards de yens (4,37 milliards d'euros).