À l'occasion d'un sommet de l'UE, Nicolas Sarkozy a condamné les atteintes au droit de la presse qui ont eu lieu au cours des manifestations égyptiennes ces derniers jours. Il entend toutefois laisser le peuple mener sa transition démocratique.
AFP - Le président français Nicolas Sarkozy a condamné fermement vendredi "toutes les atteintes aux droits de l'homme" en Egypte, notamment celles visant la presse, mais entend laisser aux seuls Egyptiens le choix des moyens de la transition démocratique qu'il souhaite.
"Nous condamnons avec une grande force les atteintes au droit de la presse, à la liberté d'informer et les menaces qui ont été proférées à l'endroit des journalistes", a déclaré M. Sarkozy devant la presse à l'issue d'un sommet de l'UE à Bruxelles.
"J'ai été choqué par ce qui s'est passé à l'endroit des journalistes (...) les menaces sur la presse sont inadmissibles et inqualifiables", a-t-il poursuivi, "et si ça devait se poursuivre, cela aurait des conséquences graves dans les relations que nous pourrions avoir avec un pays quel qu'il soit qui se laisserait aller à de tels comportements", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat français s'est à nouveau prononcé pour une transition démocratique rapide en Egypte, mais s'est catégoriquement refusé à en préciser les modalités, notamment un éventuel départ du président Hosni Moubarak.
"Ce n'est certainement pas à moi de dire qui doit prendre la responsabilité (de ce processus), quand et comment. Ce qui compte, c'est que la transition démocratique se fasse sans tarder (...) nous voulons un processus démocratique sans délai, mais nous laissons aux Egyptiens le soin de déterminer qui doit le conduire et comment", a-t-il plaidé.
Evoquant le risque d'une prise du pouvoir par les islamistes en Egypte, Nicolas Sarkozy a estimé que l'existence d'un "risque que ça tourne mal en terme d'intégrisme, ce n'est pas un raisonnement qui peut être acceptable". "On ne peut pas refuser une aspiration démocratique parce qu'il y a un risque", a conclu le président français.