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À l'appel du Front de l'action islamique (FAI), principale force d'opposition, un millier de personnes se sont mobilisées à Amman, pour protester contre la vie chère, réclamer des réformes et exprimer leur soutien à la révolte égyptienne.

AFP - Environ un millier de personnes se sont rassemblées vendredi à Amman à l'appel de l'opposition islamiste pour exiger des réformes dans le royaume et exprimer leur soutien à la révolte du peuple égyptien, a indiqué la police.

La manifestation à l'appel du Front de l'Action Islamique (FAI), principale force d'opposition, soutenue par des partis de gauche, a commencé après la prière hebdomadaire devant les bureaux du Conseil des ministres, où 400 personnes se sont rassemblées, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le FAI n'appelle pas à un renversement du régime dans le royaume mais réclame des réformes politiques. Plusieurs manifestations ont été organisées depuis un mois pour protester contre la vie chère malgré des mesures sociales, mais le nombre des manifestants a baissé après le dialogue entamé par le FAI avec le gouvernement et le roi Abdallah II.

"Nous voulons des réformes", "nous voulons une loi électorale satisfaisante", "nous voulons vivre en liberté", "nous voulons un gouvernement qui ne sert pas les riches, mais les pauvres", "Non à Bakhit", le Premier ministre désigné Maarouf Bakhit, ont scandé les manifestants.

La manifestation s'est ensuite dirigée vers l'ambassade d'Egypte où elle a été rejointe par près de 600 personnes.

"Salutations et soutien total au grand peuple égyptien" qui réclame le départ du président Hosni Moubarak, "le changement est l'exigence de tous", ont-il scandé, arborant des drapeaux jordaniens et du FAI, branche politique des frères musulmans.

"Nous défilons en soutien au grand peuple d'Egypte et pour saluer la chute du dictateur qui aura lieu bientôt par la grâce de Dieu. Vive la révolution égyptienne", a déclaré à l'AFP le chef des Frères musulmans, Hammam Saïd.

La manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, est intervenue au lendemain d'une rencontre entre Abdallah II et les dirigeants du FAI, axée sur les réformes dont une série d'amendements à la Constitution, qualifiée par les islamistes de "positive" et "franche".

"Le roi a exprimé sa compréhension et son intention d'appliquer sa vision de réformes qui permettront une nouvelle ère", selon un communiqué du FAI, qui a rappelé que la délégation avait remis au roi un document écrit détaillant ses revendications.

Selon le palais royal, Abdallah II a reconnu durant l'entretien que "le processus de réformes s'est ralenti, ce qui a fait perdre de nombreuses opportunités à la nation pour progresser".

Abdallah II a limogé mardi son Premier ministre pour calmer la rue qui réclamait son départ, mais l'opposition islamiste a critiqué le choix de son remplaçant, Maarouf Bakhit.