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Des SMS pro-Moubarak envoyés "contraints et forcés" par Vodafone

Des captures d'écran de SMS pro-Moubarak, signés de l'opérateur britannique, circulent sur la Toile. Vodafone se défend d’être responsable du contenu et cite d’autres opérateurs, comme Mobinil d'Orange.

"Les forces armées demandent aux citoyens honnêtes et loyaux de s’opposer aux traîtres et criminels", ou encore "Que tous les pères/mères/fils/filles préservent notre pays car la Nation est éternelle". Ces deux SMS, comme plusieurs autres du même genre, ont été envoyés, jeudi, par l’opérateur téléphonique Vodafone à leurs abonnés égyptiens. Des photos de ces messages qui ressemblent à des appels à soutenir le régime d’Hosni Moubarak n’ont pas tardé à se retrouver sur Internet.

Devant la vitesse à laquelle ces images compromettantes se sont propagées sur la Toile, l’opérateur britannique a décidé de réagir. "Nous n’avons pas eu le choix", est en substance sa ligne de défense.

Dans un communiqué de presse publié sur son site, Vodafone explique que "les autorités égyptiennes peuvent obliger les opérateurs téléphoniques à envoyer des messages aux Égyptiens". Vodafone n'a pas d'autres choix alors que de relayer le texte soumis par le pouvoir. Le groupe britannique juge cette situation "inacceptable" et affirme avoir "protesté auprès des autorités compétentes".

D'autres opérateurs

Contactée par FRANCE 24, une représentante de Vodafone assure que "les autorités égyptiennes ont demandé d’envoyer des messages depuis le début des manifestations". L’opérateur confirme ne pas avoir eu le choix car cette obligation est inscrite "dans le contrat de licence que doivent signer les opérateurs pour se déployer en Égypte", selon cette même porte-parole. "Nous devons penser à la sécurité de nos employés sur place", ajoute Vodafone en guise de justification pour s’être plié à cette obligation.

Mais l’opérateur britannique ne compte pas être le seul à être montré du doigt. "Mobinil et Etisalat sont également soumis à la même obligation", peut-on ainsi lire dans le communiqué de presse. Orange, qui détient Mobinil, n’a que peu goûté d’être entraînée dans cette galère. "Nous sommes en train de vérifier cette histoire et nous ne comprenons pas comment Vodafone a pu affirmer cela", s’étonne l’opérateur français contacté par FRANCE 24. Mais Vodafone, de son côté, n’en démord pas : "Cela nous a été confirmé par nos collègues sur place".

Reste à savoir ce qui adviendra si les autorités égyptiennes réitèrent leur demande d'envoi de SMS à Vodafone.

Crédit photo : indi.ca/Flickr