
Le géant pétrolier britannique BP a enregistré une perte nette annuelle de 4,9 milliards de dollars en 2010, essentiellement dûe à la marée noire dans le Golfe du Mexique. Ce sont les premières pertes annuelles du groupe depuis 1992.
AFP - BP a mis fin mardi au gel de ses paiements de dividendes instauré dans la foulée de la marée noire du golfe du Mexique, bien qu'il ait essuyé l'an dernier sa première perte annuelle depuis près de vingt ans à cause du coût colossal engendré par cette catastrophe.
Le géant pétrolier britannique a indiqué dans un communiqué avoir essuyé une perte nette ajustée de 4,9 milliards de dollars en 2010, sa première perte annuelle depuis 1992, alors que sur l'exercice précédent, il avait engrangé un bénéfice correspondant de 13,96 milliards.
Cette perte spectaculaire est due au coût astronomique de la marée noire du golfe du Mexique, provoquée par l'explosion en avril d'une plateforme pétrolière exploitée par le groupe. La marée noire a coûté à BP 40,9 milliards de dollars l'an dernier, en incluant une provision supplémentaire d'un milliard comptabilisée au quatrième trimestre.
Mais cette perte annuelle n'a pas empêché le géant pétrolier, qui avait renoué avec les bénéfices dès le troisième trimestre 2010, après une perte record (près de 17 milliards de dollars, la perte trimestrielle la plus élevée jamais subie par une entreprise britannique) sur les trois mois précédents, d'augmenter fortement ses profits fin 2010.
Il a dégagé un bénéfice net ajusté de 4,61 milliards de dollars au quatrième trimestre, en hausse de 34% par rapport à un an plus tôt, et un bénéfice net part du groupe en progression de 30% à 5,57 milliards, pour chiffre d'affaires en augmentation de 12,3% à 79,7 milliards.
C'est toutefois moins que prévu par les analystes, qui tablaient sur un bénéfice ajusté d'environ 4,9 milliards.
Le groupe pétrolier a par ailleurs décidé, comme le prévoyaient les analystes, de reprendre le versement de dividendes à ses actionnaires, avec un paiement de 7 cents américains par action au titre du quatrième trimestre.
BP n'avait plus payé aucun dividende à ses actionnaires depuis juin dernier, sous la pression du gouvernement américain, qui voulait qu'il consacre ses bénéfices à réparer les conséquences de la marée noire.
La suspension de cette manne, qui représentait une partie importante des revenus de nombreux épargnants et retraités britanniques, avait soulevé à l'époque un tollé au Royaume-Uni.
Enfin, BP a annoncé une restructuration de ses activités dans l'aval (raffinage et commercialisation de carburant) aux Etats-Unis. Il compte réduire de moitié ses capacités de raffinage dans le pays, ce qui passera par la vente de ses raffineries de Texas City, au Texas, et de Carson, en Californie.
Il en est propriétaire depuis l'acquisition des groupes américains Amoco en 1998 et Arco en 2000, qui avaient fait du Britannique le premier producteur de pétrole et de gaz des Etats-Unis.
En cédant Texas City, la plus grande raffinerie du groupe, et l'une des plus grandes des Etats-Unis, BP va se défaire d'un souvenir encombrant. Ce gigantesque complexe, qui traite près d'un demi-million de barils de pétrole brut chaque jour, avait été le théâtre en 2005 d'une explosion qui avait fait 15 morts et 170 blessés, et endommagé fortement la réputation du groupe en matière de sécurité.