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, envoyé spécial de France 24 au Caire – Absents depuis les violents affrontements de vendredi, les policiers ont effectué leur retour dans la capitale égyptienne. Sans tambour ni trompettes. Ce lundi, tout juste ont-ils consenti à gérer la circulation de certains quartiers.

Deux jours après avoir laissé à l’armée le soin de maintenir l’ordre dans les rues du Caire, la police a effectué son retour, ce lundi, dans la capitale égyptienne. Il s’agissait d’une journée test pour le régime de Hosni Moubarak et pour les manifestants, qui s’étaient violemment opposés aux services d’ordre vendredi. Entamé dès le matin, ce retour s’est déroulé dans une totale discrétion. Ce sont d’abord les agents de circulation qui ont fait leur apparition dans le centre de la ville, suivis, dans la journée, par des policiers en uniforme.

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Quel rôle joue l'armée dans le mouvement ?
La police effectue un retour discret dans les rues du Caire

Une nouvelle qui n’a pas réellement ravi certains manifestants qui font une différence entre la police et l’armée. "Les soldats ont sympathisé avec nous, rien à voir avec la brutalité des policiers, qui sont, eux, corrompus et sadiques avec le peuple", explique Hany, un jeune manifestant posté près de la place Tahrir, au cœur de la capitale. D’autres Cairotes comme Imad préfèrent se moquer. "Je vous avoue qu’ils ne m’ont pas vraiment manqué et j’aurais préféré qu’ils restent planqués ou en vacances", dit-il.

Abonnés absents

Déployés avec parcimonie, souvent très près de l’ombre protectrice des chars de l’armée, les policiers en civil interviennent au cas par cas. Ils évitent de provoquer la population. Certains d’entre eux se contentent de rappeler à l’ordre des passants qui prennent des photos avec leur téléphone. Dans leur ligne de mire également, les journalistes occidentaux, dont certains se sont fait confisquer du matériel et des caméras. Une mésaventure vécue la veille par une équipe de France 2, à l’initiative du service de renseignement de l'armée.

Dans les quartiers tenus par les Frères musulmans, très actifs dans la rue depuis le début du mouvement de protestation le 25 janvier, la police est restée aux abonnés absents. À El-Manial, sur l’île de Rhoda, ce sont les comités de vigilance de quartier qui gèrent le trafic. Armés de bâtons et parfois d’armes blanches, des jeunes y surveillent les allées et venues suspectes. De jour comme de nuit.