
Le procès de l'affaire des emplois fictifs présumés à la mairie de Paris, impliquant Jacques Chirac, s'ouvrira comme prévu le 7 mars, malgré une demande de report et des interrogations sur l'état de santé de l'ancien président.
AFP - Le procès de Jacques Chirac dans les affaires d'emplois fictifs présumés à la mairie de Paris s'ouvrira bien le 7 mars comme prévu, a décidé lundi le tribunal correctionnel de Paris.
Le tribunal a renvoyé à cette date sa décision sur une demande formulée lundi par la défense de Jacques Chirac, susceptible de retarder le procès.
Il a confirmé la jonction des deux volets des affaires d'emplois fictifs présumés à la mairie de Paris, qui seront jugés ensemble du 7 mars au 8 avril.
L'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil, avait demandé au tribunal de "surseoir à statuer", c'est-à-dire d'attendre que le tribunal administratif se soit prononcé sur une requête de l'association de lutte contre la corruption Anticor, dont le président d'honneur est le juge Eric Halphen et qui a décidé de se constituer partie civile.
L'association Anticor, à laquelle se sont joints plusieurs contribuables parisiens, cherche à obtenir l'annulation de l'accord conclu à l'automne 2010, qui indemnise la Ville de Paris en échange de son retrait du procès.
Si le tribunal administratif acceptait cette requête, la Ville de Paris pourrait être présente au procès en se constituant à nouveau partie civile, a relevé Me Veil, invoquant le droit de Jacques Chirac à un procès "dans lequel ses interlocuteurs ne soient pas masqués".
"Je ne joue pas la montre. Je fais en sorte que Jacques Chirac ait un procès normal, comme tous les Français, (...) un procès équitable", a déclaré l'avocat devant la presse à l'issue de l'audience.
"Si les parties civiles se désistaient de leur action devant le tribunal administratif, le procès pourrait avoir lieu sans difficultés", a-t-il assuré.

Le tribunal correctionnel examinera donc le 7 mars la demande de sursis à statuer. Il pourra alors se prononcer immédiatement, ou renvoyer sa décision à l'issue des débats.
"C'est une manoeuvre dilatoire", a estimé de son côté l'avocat d'Anticor, Me Jérôme Karsenti.
"C'est un procès gênant parce qu'il attaque une pratique politique dévoyée", a-t-il ajouté, assurant que "les parties civiles n'entendent pas se désister de leur action devant le tribunal administratif".
Les spéculations sur la santé de Jacques Chirac ont augmenté à l'approche du procès. Bernadette Chirac a assuré lundi matin sur Europe 1 que son marie "n'a pas la maladie d'Alzheimer", comme "les médecins (le) lui ont dit", ajoutant qu'il irait à son procès.
Interrogé sur son état de santé à la sortie de son domicile parisien par BFMTV, peu après les déclarations de son épouse, l'ancien chef de l'Etat a répondu par une question: "Je vous donne l'impression de ne pas aller bien ?"
"Je me porte très bien, je vous remercie. Je vous souhaite de vous porter aussi bien", a-t-il enchaîné.