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Les Frères musulmans demandent à Moubarak de se "plier à la volonté du peuple"

Dans une interview à FRANCE 24, le guide suprême des Frères musulmans, Mohammed Badie, demande au président égyptien de constituer un gouvernement d’union nationale, d’organiser des élections libres et de quitter le pouvoir.

Le guide suprême des Frères musulmans, Mohammed Badie, a condamné dimanche sur l’antenne de FRANCE 24 les récentes nominations politiques du président égyptien, estimant qu’Hosni Moubarak "cherche à prolonger la durée de vie du régime" et entend le "militariser".

"Nous lui demandons de se plier aux revendications du peuple pour éviter la catastrophe", a-t-il ajouté.

Principale force d’opposition en Égypte, les Frères musulmans donnent, par la voix de leur guide suprême, une sorte de feuille de route au président égyptien. "Il faut d’abord annuler l’état d’urgence, qui n’a pas empêché une révolte populaire, déclare Mohammed Badie. Il faut ensuite dissoudre le Parlement et l'Assemblée consultative, qui sont illégitimes. Il faut constituer un gouvernement d'union nationale, organiser des élections sous le contrôle de la magistrature". Et de conclure : "Ensuite, Hosni Moubarak doit partir. C'est ce que lui demande son peuple".

Pour Mohammed Badie, "les Frères musulmans font partie de la société égyptienne, ni plus, ni moins". "Nous comptons dans nos rangs un grand nombre d’arrestations, poursuit-il. Plus de 500 frères ont été arrêtés depuis le début de cette révolte populaire, à laquelle participent aussi des sœurs, des jeunes, des plus vieux, des enseignants, qui tous se sont associés au peuple dans sa révolte".

Concernant l’armée, Mohammed Badie l’appelle à "défendre un régime démocratique, pas corrompu" et la qualifie de "bouclier du peuple égyptien et du monde arabe".

Le guide suprême prévient en outre le gouvernement américain, dont le président Moubarak est le plus proche allié arabe, qu’il "devra respecter le choix du peuple égyptien au lieu de soutenir des régimes dictatoriaux et corrompus qui disparaîtront". "Pas seulement en Égypte, précise-t-il, mais en Tunisie et dans tous les régimes dictatoriaux arabes aussi. L'ère de la dictature est finie, c'est à présent l'ère des peuples".