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Le roi approuve la démission du médiateur, le pays s'enfonce dans la crise

Après trois mois d'intenses et mouvementées tractations pour résoudre la plus grave crise politique belge, le médiateur, Johan Vande Lanotte, a présenté sa démission pour la deuxième fois en moins d'un mois. Le roi l'a cette fois-ci acceptée.

AFP - La Belgique semble désormais à court de solutions pour résoudre la plus longue crise politique de son histoire avec la démission mercredi d'un médiateur royal entre Flamands et francophones, qui rend plus probable la perspective d'élections anticipées.

Le médiateur, le socialiste flamand Johan Vande Lanotte, "a demandé d'être déchargé de sa mission. Le roi a accepté et commencera demain (jeudi) ses consultations" pour trouver une issue, a souligné le Palais royal dans un bref communiqué.

Ce sénateur a renoncé après avoir tenté pendant trois mois de rapprocher les points de vue des partis politiques flamands et francophones sur une autonomie accrue des régions réclamée par les premiers. En conséquence, la formation d'un véritable gouvernement à la tête du pays, introuvable depuis les élections législatives de juin 2010, est encore repoussée.

Désigné le 21 octobre, M. Vande Lanotte avait démissionné une première fois le 6 janvier. Le roi, faute d'alternative, avait refusé et l'avait remis en selle.

Mais après diverses rencontres ces derniers jours avec les sept partis impliqués dans les tractations - trois formations francophones et quatre flamandes - il n'a même pas réussi à les réunir ensemble autour d'une même table.

La Belgique reste donc dans l'immédiat administrée par un cabinet chargé d'expédier les affaires courantes.

En la matière, le pays a déjà battu le 8 janvier le record d'Europe de la plus longue crise politique, détenu par son voisin néerlandais, qui avait mis 208 jours pour former un gouvernement en 1977.

Il se dirige à présent vers un record du monde peu glorieux, détenu par l'Irak, à qui il avait fallu 289 jours pour former un cabinet en 2009.

Les points de blocage sont toujours les mêmes depuis des mois.

Les francophones de Wallonie et Bruxelles veulent limiter l'autonomie nettement renforcée que réclament les Flamands (60% des quelque 11 millions de Belges), aiguillonnés par le parti indépendantiste NV-A.

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Ces derniers jours, les néerlandophones ont réclamé un transfert très poussé des compétences fédérales en matière d'emploi et de santé aux régions, que sont la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

Ils ont aussi contesté la spécificité de Bruxelles en tant qu'entité indépendante au profit d'une cogestion avec les francophones. Ces derniers ont refusé dans les deux cas.

Le nouveau blocage intervient à un moment délicat pour la Belgique. Elle est dans le collimateur des marchés financiers, qui la considèrent comme un maillon faible de la zone euro et un candidat potentiel à un plan de sauvetage européen, après la Grèce et l'Irlande.

L'exaspération de la population commence aussi à se manifester. Celle-ci est sortie de son apathie dimanche, lorsque plus de 30.000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles pour exhorter les partis politiques à former un gouvernement.

Le roi a encore la possibilité de tenter de relancer les négociations, en nommant un nouveau médiateur ou en élargissant le cercle des formations qui discutent aux libéraux, absents jusqu'ici. Objectif: amadouer la N-VA, un parti de droite qui, sur le plan économique et social, en est proche.

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Mais les options se raréfient. En cas de persistance de l'impasse, le roi n'aura d'autre choix que de convoquer de nouvelles élections législatives anticipées, moins d'un an après les précédentes. Et surtout avec le risque d'une radicalisation supplémentaire des fronts flamand et francophone, susceptible d'accélérer la marche vers l'éclatement du pays.

Tags: Belgique,