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Au lendemain des tirs de roquettes lancés en direction d'Israël et de la riposte de Tsahal sur Rafah, le nouvel émissaire américain au Proche-Orient doit s'entretenir du cessez-le-feu à Gaza avec le président de l'Autorité palestinienne.

AFP - L'émissaire américain George Mitchell devait s'entretenir jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas des moyens de consolider le cessez-le-feu à Gaza, de plus en plus battu en brèche.

L'émissaire américain devait être reçu à la mi-journée par M. Abbas dans son QG à Ramallah en Cisjordanie, après avoir plaidé pour la consolidation de la trêve en vigueur depuis le 18 janvier, lors des précédentes étapes de sa tournée régionale, en Egypte et en Israël.

M. Abbas, considéré comme un allié de Washington, n'exerce aucun pouvoir à Gaza d'où ses forces ont été chassées par les islamistes du Hamas en juin 2007, mais il demeure le principal interlocuteur de la communauté internationale qui préconise un règlement négocié du conflit israélo-palestinien.

Avant l'arrivée de M. Mitchell à Ramallah, deux roquettes ont été tirées ces dernières heures par des combattants palestiniens depuis la bande de Gaza contre le sud d'Israël, sans faire de victime, selon l'armée.

Il s'agit des premières roquettes tirées vers Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin à l'offensive israélienne qui a fait plus de 1.330 morts palestiniens et dévasté la bande de Gaza entre le 27 décembre et le 18 janvier.

L'aviation israélienne a réagi en lançant une attaque nocturne dans la zone des tunnels de contrebande reliant le sud de la bande de Gaza à l'Egypte. Elle a aussi mené un raid qui a blessé un policier du Hamas circulant à moto et cinq autres personnes dont quatre écoliers, selon des témoins.

D'autres accrocs au cessez-le-feu sont survenus depuis mardi, après la mort d'un soldat israélien dans une attaque à l'explosif qui n'a pas été revendiquée, à la lisière de la bande de Gaza.

Le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï a prévenu qu'Israël réagirait à la reprise des tirs de roquettes.

"Il est clair que nous allons réagir, mais il faut faire preuve de patience et nous n'avons aucune intention de dévoiler nos intentions à l'ennemi", a-t-il affirmé, en menaçant les chefs du Hamas à Gaza. "Le tour de chacun d'entre eux viendra".

A la veille de sa rencontre avec l'émissaire américain, M. Abbas a plaidé pour une consolidation de la trêve et dénoncé la politique de colonisation israélienne qui montre selon lui "qu'Israël n'a aucune volonté de paix".

La colonisation a été le principal obstacle dans les négociations israélo-palestiniennes lancées fin 2007 sous le parrainage de l'ancien président américain George W. Bush.

Selon un rapport du mouvement anticolonisation La Paix Maintenant, le nombre de bâtiments construits dans les colonies en Cisjordanie occupée a augmenté de 60% en 2008.

En recevant M. Mitchell mercredi, le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait lié l'ouverture permanente des points de passage de la bande de Gaza au sort du soldat Gilad Shalit capturé en juin 2006 et détenu par le Hamas.

"Nous n'acceptons pas la formule +Shalit contre l'ouverture des passages+. Shalit ne sera libéré que dans le cadre d'un échange de prisonniers", a rétorqué le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, lors d'une visite au Qatar.

Commentant la tournée de Mitchell, il a affirmé que "tous les efforts politiques qui ne tiennent pas compte des droits de notre peuple et de la résistance sont voués à l'échec".

Le Hamas exige la réouverture des passages dans le cadre d'une éventuelle trêve formelle négociée actuellement sous les auspices de l'Egypte.