
Un attentat-suicide à l'aéroport international Domodedovo de Moscou a fait au moins 35 morts et des dizaines de blessés. Selon les autorités, le kamikaze aurait déclenché ses explosifs dans le hall des arrivées.
Un attentat a fait au moins trente-cinq morts et des dizaines de blessés à l'aéroport Domodedovo de Moscou, lundi en début d'après-midi. "L’explosion s’est produite à 16h30 au niveau du terminal des arrivées de l’aéroport international. C’est l’endroit le moins sécurisé : les familles et les proches peuvent venir à la rencontre des passagers", rapporte Madeleine Leroyer, correspondante de FRANCE 24 à Moscou.
Le vice-ministre de la Santé russe, Maxim Topiline, a également fait état de 86 personnes hospitalisées dont une quarantaine dans un état grave voire très grave.Des dizaines de personnes ont été évacuées sur des brancards. Des personnes brûlées couraient dans tous les sens", a raconté un témoin, interrogé par la radio russe City FM. "Les lieux sont envahis par la fumée", décrivait un autre témoin. "Quelque chose de terrible s'est produit ici.
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Le porte-parole du comité d'enquête, Vladimir Markine, a affirmé qu'il s'agissait d'un "attentat terroriste". Un peu plus tôt, l'agence de presse russe Interfax, citant une source policière, a indiqué que "l'explosif avait été activé par un terroriste kamikaze".
Une autre source policière, citée cette fois-ci, par l'agence russe RIA, précisait que la bombe, remplie de fragments de métal, était d'une puissance équivalant à 5 à 7 kg de TNT. "Le kamikaze s'est fait exploser alors qu'il se trouvait parmi la foule qui attendait les voyageurs", a ajouté la RIA. La tête de l'auteur présumé de l'attentat aurait été trouvée sur les lieux du drame.
"Le scénario des attentats du métro"
Personne n'a encore revendiqué l'attentat mais selon Interfax, trois personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette attaque sont déjà recherchées. "On a des informations qui évoquent la piste caucasienne et le Daghestan, république voisine de la Tchétchénie", indique la correspondante de FRANCE 24.
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Pour Madeleine Leroyer, "le scénario des attentats du métro de Moscou" est dans toutes les têtes. Le 29 mars 2010, une double attaque suicide, perpétrée par deux femmes kamikazes originaires du Daghestan, dans le Nord-Caucase, avait fait 40 victimes dans la capitale russe. Il s'agissait de l'attentat le plus meurtrier depuis 2004.
"Jusqu'en mars dernier, on avait observé une baisse de l'intensité du terrorisme islamiste en Russie, ajoute Sylvain Attal, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24. Il s'agirait cette fois du second attentat en moins de douze mois." Un évènement qui peut, entre autres, s'expliquer par la scission en deux branches du mouvement islamiste du Caucase, essentiellement tchétchène. "L'une, plus politique, veut continuer à porter le combat contre la Russie en Tchétchénie même, dans la région du Caucase, explique Sylvain Attal. Mais la seconde, avec à sa tête, Dokou Oumarov, qui s’est autoproclamé "l'émir du Caucase", est une branche plus djihadiste, qui a affirmé vouloir porter la terreur en plein cœur de la Russie." C'est d'ailleurs Dokou Oumarov qui avait revendiqué les attentats du métro de Moscou.
Des sources policières ont indiqué lundi aux médias russes que les forces de sécurité étaient averties de l'imminence d'un attentat dans l'un des aéroports de Moscou. "Les enquêteurs étaient à la recherche de trois suspects, mais ceux-ci ont réussi à s'introduire sur le territoire de l'aéroport".
Les transports en commun ainsi que les autres aéroports de Moscou ont été placés sous haute surveillance et la police est en état d'alerte. Deux heures après la tragédie, le président russe Dmitri Medvedev a ordonné la mise en place d'un "régime de sécurité spécial" dans les gares et les aéroports. "Ce qui s'est passé montre que les lois censées être mises en oeuvre sont loin de fonctionner correctement", a-t-il jugé.
