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"Tous les jeunes Tunisiens veulent créer quelque chose"

Mehdi El Ghali est franco-tunisien. Après un parcours brillant dans la finance, il a observé, de Paris, la révolution tunisienne et espère que le changement va procurer des opportunités économiques à la jeunesse de son pays.

Pour une grande partie de la jeunesse tunisienne, la révolution est l’occasion de mettre en chantier des projets qui peuvent leur permettre de se réaliser. La fameuse nuit du 13 au 14 janvier, Mehdi El Ghali l’a passé à Paris, téléphone collé à l’oreille, tout en surfant sur les réseaux sociaux pour rester informé en temps réel de la situation dans son pays. "En France, avec les autres Tunisiens, on rageait ! On sentait que ça bouillonnait. On voulait tous rentrer et participer", explique ce jeune homme de 33 ans. Comme bon nombre de jeunes Tunisiens, il a maintenant le regard tourné vers l’avenir et les opportunités, notamment économiques, que ce bouleversement pourrait entraîner.

Aujourd’hui, Mehdi est au chômage technique. Il monte, en effet, un fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier au Maghreb. Mais cette activité est gelée, pour l’instant, du fait des récents évènements. Son projet n’en est pas moins cohérent avec l’ensemble de son parcours professionnel.

Spécialiste du Maghreb

À 18 ans, Mehdi quitte sa terre natale pour poursuivre ses études à l’université Paris-Dauphine. Il en ressort, cinq ans plus tard, un magistère de gestion en poche. Et intègre ensuite l’un des plus grands cabinets d’audit du monde : la société américaine Ernst & Young. Il devient le spécialiste du Maghreb : "Quand il y avait une mission au Maghreb, on pensait toujours à moi !" Il se rend donc deux à trois fois par mois en Tunisie, au Maroc ou en Algérie. Il transforme ses origines en un réel atout dans le milieu financier. Ce qui lui vaut d’être recruté par un client d’Ernst & Young, dont la société siège à Abu Dhabi.

Il a fini par quitté ce poste pour créer, fort de ces expériences de terrain, un fonds d’investissement avec d’autres jeunes Tunisiens : "La réussite, pour les Tunisiens, ce n’est pas de travailler au sein d’une grande multinationale. Le vrai statut social, c’est d'être son propre patron. Et aujourd’hui, plus que jamais, tous les jeunes veulent créer quelque chose !".