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Jean-Luc Mélenchon se déclare candidat à la prochaine présidentielle

Le fondateur du Parti de gauche (PG) a annoncé sur l'antenne de BFM-TV qu'il "proposait sa candidature à l'élection présidentielle de 2012". Il doit à présent convaincre les autres partis d'extrême gauche de ne pas multiplier les candidatures.

AFP - Jean-Luc Mélenchon, officiellement candidat à l'investiture du Front de gauche (FG) pour la présidentielle, poursuit son rêve de "réorganiser la gauche", deux ans après avoir quitté le Parti socialiste qu'il ne cesse depuis d'attaquer, avec la véhémence qui le caractérise.

A 59 ans, l'ambition de l'eurodéputé (Parti de gauche) qui ne cache pas son ennui au Parlement européen, est claire. Rêvant toujours d'un Die Linke (La gauche en Allemagne) à la française allant jusqu'au NPA d'Olivier Besancenot, il est persuadé qu'"un jour ou l'autre, c'est nous qui allons réorganiser la gauche autour de nous".

"Je veux barrer la route à une politique, celle du libéralisme", martèle celui qui a claqué la porte du PS en 2008 avec le député Marc Dolez, après la victoire de la motion de Ségolène Royal en vue du congrès de Reims, dénonçant un parti orienté vers "le centre-gauche".

Aujourd'hui, l'ex-ministre de l'Enseignement professionnel sous le gouvernement Jospin "travaille" à ce que Dominique Strauss-Kahn ne soit pas le candidat du PS en 2012 puisque, selon lui, le directeur général du FMI est "en train d'asphyxier l'économie mondiale" et d'"affamer la moitié de l'Europe".

Pour celui qui entend incarner "le bruit et la fureur", la primaire du PS n'est d'ailleurs qu'une "sorte de PMU politique" où il faut choisir "le bon cheval sans s'occuper de ce que ressentent les gens".

Régulièrement comparé au "populisme" des Le Pen pour ses déclarations fracassantes, l'ancien sénateur PS de l'Essonne, parfois qualifié de "nouveau Georges Marchais", vitupère la comparaison avec l'extrême droite mais a, un temps, "assumé" son populisme avant d'être tancé par son partenaire communiste pour qui le FG doit "parier sur l'intelligence".

Pourfendeur du Traité de Lisbonne, militant pour un salaire maximum ("pas plus de vingt fois celui du bas de l’échelle") et une taxation "à 100% pour la part de revenus au-delà de 30.000 euros mensuels", M. Mélenchon se nourrit de l'expérience de la gauche latino-américaine, empruntant aux Argentins leur "que se vayan todos" pour titrer son dernier livre à succès "Qu'ils s'en aillent tous! Vite la révolution citoyenne" (Flammarion).

Cet orateur puissant devient moins clair quand il s'agit de condamner les régimes chinois ou cubain.

Dénonçant le système médiatique, il s'est aussi spécialisé dans les attaques contre les journalistes, avec un écho certain, mais accepte de passer quatre heures en novembre sur le divan rouge consensuel de Michel Drucker et son Vivement dimanche.

S'il partage désormais la présidence du PG avec Martine Billard (députée ex-Verts), force est de constater que l'ancien trotskiste échoue à "ne pas tomber dans le piège de la personnalisation" qu'il entend combattre.

Né le 19 août 1951 à Tanger (Maroc) avant de rentrer en France en 1962 (une "faille fondatrice"), ce licencié en philosophie, après 31 ans au PS, évoque en tout cas une "renaissance socialiste" avec le FG créé fin 2008 avec le PCF, lui qui a été "secoué" en 2005 par la campagne du "non" au référendum sur le Traité constitutionnel européen.

"Je n'ai pas quitté le Parti socialiste pour aller faire son supplétif, ni franchi le Rubicon pour aller pêcher à la ligne", confiait récemment celui qui conserve une photo du "vieux", François Mitterrand, dans son bureau.

Ses détracteurs, comme au NPA, pensent qu'il compte faire croire à une certaine gauche qu'il veut appliquer ses idées, mais qu'il y aura de toute façon un arrangement avec le PS en cas de victoire en 2012. Avec un poste de ministre à la clef ?