
À l'issue d'une réunion interministérielle organisée à l'Élysée pour évoquer la situation en Tunisie, Nicolas Sarkozy assure dans un communiqué que la France apporte un "soutien déterminé" au peuple tunisien.
AFP - La France apporte "un soutien déterminé" au peuple tunisien dans "sa volonté de démocratie, et "appelle à la fin des violences" et à "des élections libres" rapidement en Tunisie, a affirmé Nicolas Sarkozy samedi au lendemain du départ, sous la pression de la rue, du président tunisien Ben Ali.
Dans un communiqué, le président français indique également que la France a pris "les dispositions nécessaires" pour que d'éventuels "mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement, conformément à la législation".
"Elle est à la disposition des autorités constitutionnelles pour répondre, sans délai, à toute demande sur des avoirs tunisiens en France", ajoute-t-il.
"La politique de la France est fondée sur deux principes constants: la non ingérence dans les affaires intérieures d'un État souverain, le soutien à la démocratie et à la liberté", écrit M. Sarkozy.
"Depuis plusieurs semaines, le peuple tunisien exprime sa volonté de démocratie. La France, que tant de liens d'amitié unissent à la Tunisie, lui apporte un soutien déterminé", poursuit-il.
Il affirme que "la France appelle à l'apaisement et à la fin des violences. Elle demande l'organisation d'élections libres dans les meilleurs délais".
"Dans cette période cruciale pour la Tunisie, la France est prête à répondre à toute demande de concours afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable", indique encore M. Sarkozy.
Le communiqué du président a été publié à l'issue d'une réunion interministérielle à l'Elysée, destinée à examiner "l'évolution de la situation en Tunisie", ainsi que la situation des Français vivant dans ce pays.
Pendant une heure et quart, le chef de l'Etat a réuni autour de lui le Premier ministre François Fillon, et les ministres Michèle Alliot-Marie (Affaires étrangères), Brice Hortefeux (Intérieur) et François Baroin (Budget, porte-parole du gouvernement).
Alain Juppé, ministre de la Défense, était à Bordeaux, la ville dont il est le maire, et était représenté à la réunion par le chef d'Etat-major des Armées, l'amiral Edouard Guillaud.
Le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, était également présent.
Environ 22.000 Français sont résidents en Tunisie, dont deux-tiers de bi-nationaux.
Le président Sarkozy avait organisé une première réunion sur la Tunisie vendredi soir, avec François Fillon.
Zine El Abidine Ben Ali, 74 ans, dont 23 à la tête de l'Etat, s'est enfui de Tunisie vendredi après un mois de contestation sans précédent de son régime qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes tombées sous les balles des forces de l'ordre.
Samedi le Conseil constitutionnel tunisien a déclaré la vacance du pouvoir et nommé le président du Parlement au poste de président par intérim, comme le prévoit la Constitution.
M. Ben Ali est actuellement en fuite en Arabie saoudite avec sa famille.
La France n'a pas souhaité la venue de M. Ben Ali sur son sol, avait indiqué vendredi une source proche du gouvernement à l'AFP.