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Le géant américain de l'aviation Boeing a annoncé une perte trimestrielle de 56 millions de dollars, attribuée notamment à une récente grève. En 2009, la société prévoit de se séparer de 10 000 collaborateurs, soit 6% de sa main-d'œuvre.

REUTERS - Boeing a publié mercredi une perte inattendue au titre du quatrième trimestre 2008 et des prévisions 2009 nettement inférieures aux attentes face à une baisse prévisible de la demande en période de crise.

Cela n'empêche pas l'action de monter en Bourse. Elle gagne 2,4% à 44,28 dollars dans un marché en hausse de 1,6%.

Comme le souligne un analyste, les prévisions auraient pu être pires, ce qui suffit à faire rebondir un cours de Bourse qui a perdu 45% sur un an.
 

Boeing, qui a enregistré l'an dernier moins de nouvelles commandes que son rival européen Airbus, a fait état d'une perte trimestrielle de 56 millions de dollars, soit huit cents par action, contre un bénéfice de 1,03 milliard (1,36 dollar/action) un an plus tôt.

 
La perte est notamment attribuée à la grève de 58 jours menée dans les usines d'assemblage du groupe, qui a affecté l'activité des troisième et quatrième trimestres en retardant des livraisons.

Les coûts supplémentaires liés à la nouvelle version de son gros porteur 747, dont la conception a dû subir des modifications, ont également pesé sur les résultats, de même qu'une charge pour règlement d'un litige.

 
En ne tenant pas compte du 747 et de la charge pour litige, Boeing affiche un profit de 62 cents par action, soit nettement moins que les 78 cents prévus par le marché.

Le chiffre d'affaires accuse une chute de 27% à 12,7 milliards de dollars, principalement en raison de la grève, qui a empêché la livraison de 70 avions lors du trimestre.
 

10.000 SUPPRESSIONS D'EMPLOIS PREVUES
 

Pour 2009, Boeing prévoit un bénéfice par action de 5,05 à 5,35 dollars, alors que le consensus des estimations d'analystes ressort à 5,74 dollars selon Reuters Estimates.

Il vise parallèlement 10.000 suppressions de postes, ce qui représente environ 6% des ses effectifs, via des départs naturels, une diminution du recours à la sous-traitance mais aussi des licenciements.
 

La division d'avions commerciaux du groupe avait annoncé au début du mois prévoir de supprimer 4.000 à 4.500 postes.

Boeing espère livrer 480 à 485 avions civils cette année. Ce chiffre aurait été beaucoup plus important si le calendrier initial du futur 787 Dreamliner avait été tenu. L'avion a désormais deux ans de retard. Il n'a toujours pas décollé.
 

Boeing a réaffirmé son objectif de réaliser le premier test en vol du 787 au deuxième trimestre 2009 pour une première livraison au premier trimestre 2010.

Boeing revendique 895 commandes pour le 787 Dreamliner contre 910 affichées à la fin décembre, ce qui laisse entendre que des commandes portant sur 15 appareils ont été annulées.

Le directeur général de Boeing, Jim McNerney, a dit s'attendre à une augmentation des reports de commandes cette année en soulignant que la crise économique affectait la demande de voyages enregistrée par les compagnies aériennes.
 

Il a également dit s'attendre à un budget de la défense américain plutôt restrictif compte tenu du plan de relance économique de la nouvelle administration Obama.

 
La correction de problèmes de conception sur 787 a mobilisé des ingénieurs des usines de Boeing à Seatle, ce qui a ralenti l'avancement de la nouvelle version du 747, lui aussi maintenant nettement en retard. Il ne sera pas livré avant fin 2010.