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24 ans de prison pour le principal suspect dans l'attaque du bus du Togo à la CAN 2010

Le principal suspect dans le mitraillage du bus de l'équipe de football du Togo à la Coupe d'Afrique des Nations 2010 a été condamné à 24 ans de prison. L'attaque qui s'était déroulée dans l'enclave autonomiste du Cabinda avait fait deux morts.

AFP - La justice angolaise a condamné mercredi à 24 ans de prison un homme accusé d'avoir participé à l'attaque meurtrière contre l'équipe de football du Togo dans l'enclave séparatiste du Cabinda avant la Coupe d'Afrique des Nations 2010.

"Joao Antonio Puati a été condamné à 24 ans d'emprisonnement et Daniel Simba a été acquitté faute de preuves", a déclaré leur avocat, Me José Manuel, joint par l'AFP par téléphone.

Les deux hommes, accusés de "rébellion armée", avaient plaidé non coupables à l'ouverture de leur procès le 16 décembre dans la province pétrolière du Cabinda (nord).

"Le juge a été convaincu que Puati a bien participé à l'attaque", a assuré à l'AFP le procureur du Cabinda, Antonio Nito. Il "se trouvait sur les lieux de l'attaque et ses liens avec le Flec ont été prouvé pendant le procès", a-t-il ajouté sans vouloir donner de détails.

Le Front de libération de l'enclave de Cabinda réclame l'indépendance de cette riche province pétrolière - coincée entre les deux Congos - depuis son annexion en 1975 par l'Angola, juste après le départ des colons portugais.

Deux branches dissidentes du Flec ont revendiqué la fusillade du 8 janvier contre le bus de l'équipe du Togo, qui a fait deux morts et grièvemment blessé un de ses gardiens de but.

MM. Puati et Simba avaient été arrêtés quelques heures après l'attaque et présentés comme deux de ses auteurs.

"Ce sont de simples citoyens, ils n'ont aucun lien avec le Flec", a pourtant encore assuré mercredi leur second avocat, Me Arao Tempo.

Cinq militants des droits de l'Homme du Cabinda avaient également été arrêtés en janvier et accusés d'"atteintes à la sécurité de l'Etat". Il leur était reproché d'avoir possédé des documents du Flec et d'avoir rencontré certains de ses militants.

Quatre d'entre eux ont été condamnés en août à des peines allant de 3 à 6 ans de prison, mais finalement libérés en décembre. Le dernier avait été libéré fin novembre faute de preuves.

Par ailleurs, un tribunal français vient de mettre en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste Rodrigues Mingas, secrétaire général du Flec/PM (Forces de libération de l'Etat du Cabinda/Position militaire) qui avait revendiqué l'attaque.

Les séparatistes cabindais se battent depuis des décennies pour l'indépendance de leur province, qui produit 60% du pétrole angolais bien que la majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.

A la fin de la guerre civile angolaise (1975-2002), les autorités de Luanda ont redéployé 30.000 soldats dans la province selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.

Le gouvernement a ainsi affaibli les différents groupes armés et muselé toute critique mais les associations dénoncent régulièrement la multiplication des cas de torture et de violations des droits de l'homme dans l'enclave.