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Dans un entretien accordé à la presse française, il accuse les ambassadeurs français et américain d’avoir fait proclamer la victoire de Ouattara et balaie d'un revers de la main les menaces d’intervention militaire de la Cédéao.

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"Il y a un complot qui vise à installer Ouattara au pouvoir". Dans une interview accordée aux quotidiens Le Figaro (édition du 27 décembre) et Le Monde (édition datée du 28 décembre), le président sortant n’y va pas par quatre chemins lorsqu’on lui demande les raisons du désordre en Côte d’Ivoire. 

Alors que Paris et Washington restent les fers de lance d’une communauté internationale hostile à son coup de force, Laurent Gbagbo dénonce l'existence d'un complot ourdi à Abidjan par "l’ambassadeur de France et l’ambassadeur des Etats-Unis". Pour Laurent Gbagbo, tout s’est joué au soir du 2 décembre, lorsque la Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé la victoire d’Alassane Ouattara : "Ils [les deux ambassadeurs] sont allés chercher Youssouf Bakayoko, le président de la CEI, pour le conduire à l’hôtel du Golf (…) Là-bas (…), il dit à une télévision que mon adversaire est élu. Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu. A partir de là, Français et Américains disent que c’est Alassane Ouattara. C’est tout ça que l’on appelle un complot". 

"Ils disent haro sur Gbagbo, mais Gbagbo, il a le droit avec lui !"  

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Laurent Gbagbo dénonce un complot et se moque des menaces de la Cédéao

C’est sur la légitimité constitutionnelle de son élection que Laurent Gbagbo insiste, comme il l'a toujours fait depuis que le Conseil constitutionnel ivoirien a proclamé sa victoire, le 3 décembre. 

"Ici, nous avons des lois, nous avons une Constitution, des règles. C’est ça qui fait une élection, comme dans tous les pays modernes. Et selon cette constitution, c’est moi qui suis élu président de la République de Côte d’Ivoire", affirme ainsi Gbagbo, qui note avec une certaine ironie qu’ "avant, personne ne se plaignait du Conseil constitutionnel". 

Une nouvelle mission de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), composée des présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Bai Koroma (Sierra Léone) et Pedro Pires (Cap Vert) doit rencontrer Gbagbo mardi 28 décembre à Abidjan. La Cédéao avait déjà brandi, vendredi 24 décembre, la menace d’une intervention militaire africaine. Laurent Gbagbo, lui, affiche sa sérénité : "je prends au sérieux les menaces, mais je reste tranquille. J’attends de voir". 

Laurent Gabgbo évoque un précédent au Zimbabwe

Il invite également ses collègues régionaux à regarder l’histoire du continent : "ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu’une élection s’est mal passée !" Ce faisant, il dirige son regard vers le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun, et d’autres pays de la région où des scrutins contestés n’ont pas occasionné de réactions de la communauté internationale ni de dirigeants africains.

"Peut-être aurais-je dû me faire élire à 80%, j’aurais été moins suspect", se permet même le président sortant Laurent Gbagbo, concluant l’interview en se comparant à l’actuel leader du Zimbabwe, Robert Mugabe, qui a refusé en mars 2008 de reconnaître la victoire de Morgan Tsvangiraï : "quand on subit ce que je subis, on se dit que Mugabe n’avait pas totalement tort." 

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