AFP - Quatre Turcs travaillant pour une entreprise de construction et leur chauffeur afghan ont été enlevés dimanche dans la province de Paktia, dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé à l'AFP le vice-gouverneur de la province.

"Quatre Turcs et leur chauffeur afghan ont été kidnappés par des inconnus armés", a déclaré le vice-gouverneur Abdul Rahman Mangal.

Il a précisé que les quatre Turcs travaillaient pour une entreprise de construction chargée de bâtir des postes-frontières dans la région.

Selon le vice-gouverneur, les cinq hommes rentraient d'un chantier dans le district de Dand Wa Patan, frontalier des zones tribales pakistanaises, et se dirigeaient vers la capitale provinciale Gardez.

"Une opération à grande échelle est en cours dans la zone, mais pour l'heure nous n'avons aucune information ni sur les otages ni sur leurs ravisseurs", a-t-il poursuivi.

Les zones tribales pakistanaises sont considérées comme un sanctuaire d'Al-Qaïda et des talibans pakistanais, et une base arrière d'où les talibans afghans partent mener des attaques contre les forces internationales de l'autre côté de la frontière.

L'enlèvement n'a pour l'heure pas été revendiqué.

Les rapts sont monnaie courante en Afghanistan, perpétrés par les talibans ou des groupes criminels, essentiellement en vue d'obtenir des rançons ou la libération de détenus, et visent aussi bien les étrangers que les Afghans.

Le 18 décembre, cinq employés bangladais d'une entreprise sud-coréenne de travaux publics chargée d'un chantier routier dans le nord de l'Afghanistan ont été enlevés, et un sixième a été tué par les ravisseurs au cours de l'attaque.

Deux des otages ont depuis été libérés.

Neuf jours plus tôt, 18 Afghans travaillant pour une ONG locale de déminage avaient été enlevés dans l'est de l'Afghanistan, sur une route près de la ville de Khost, un bastion des talibans à environ 70 km au sud-est de Gardez.

Par ailleurs, deux journalistes français de la chaîne France 3 sont retenus en otage depuis le 30 décembre 2009, après avoir été enlevés à 60 km de Kaboul, dans la province montagneuse de Kapisa.

La Turquie, seul pays majoritairement musulman membre de l'Otan, a déployé 1.815 soldats dans le cadre de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), forte de 140.000 hommes.

Elle assume le commandement de l'Isaf pour la région de Kaboul mais, contrairement à d'autres militaires de l'Isaf, les soldats turcs ne participent pas aux combats.

Le président turc Abdullah Gül a rencontré vendredi à Istanbul ses homologues afghans Hamid Karzaï et pakistanais Asif Ali Zardari.