Près de huit ans après l'invasion de l'Irak par les États-Unis, en mars 2003, de nombreux soldats américains devraient être de retour au pays en 2011. L'an prochain, beaucoup espèrent pouvoir passer les fêtes de fin d'année avec leurs proches.
REUTERS - Le Colonel américain Lance Kittleson attend avec impatience de pouvoir passer Noël avec sa famille l'année prochaine, plus de sept ans après l'invasion conduite par les Etats-Unis et la chute de Saddam Hussein.
Sur la base militaire de Balad, dans la province de Sakahuddin, dans le nord du pays, de nombreux soldats américains ont égayé samedi leur uniforme, arborant un bonnet de Père Noël ou des cornes de rennes.
"En 2003, notre mission était sans cesse prolongée et nous ne savions pas si nous allions pouvoir rentrer un jour à la maison. Maintenant, nous savons que cela se fera dans un certain temps", explique Kittleson, aumônier, lors d'une veillée aux chandelles organisée dans le cadre des festivités de Noël.
"Il est temps pour nous de rentrer. Nous sommes ici depuis suffisamment longtemps. Les Irakiens doivent prendre le relai", ajoute-t-il.
Les Etats-Unis ont mis fin aux opérations de combat fin août et les 50.000 soldats encore présents dans le pays se cantonnent à un rôle d'assistance et de conseil auprès des forces de sécurité irakiennes avant un retrait total fin 2011.
Alors que les effectifs doivent se réduire dans les mois qui viennent, le lieutenant-général Jack Stultz, qui dirige l'armée de réserve américaine, dit s'attendre à ce que la majorité des réservistes reste dans le pays jusqu'au dernier jour.
"Nous serons les derniers à partir parce que nous sommes chargés du retrait des forces de combat et que nous devons clore l'ensemble des opérations", souligne Stultz en visite à Balad pour Noël. "Je m'attends à ce qu'il y ait encore des soldats américains ici le 25 décembre prochain et à ce qu'ils partent le 31 décembre."
Les chrétiens, cibles d'attaques
Faisant écho aux propos de plusieurs soldats de la base de Balad, qui en compte 7.000, Stultz confie qu'il est plus facile de célébrer Noël cette année que les années précédentes.
"Quand j'étais ici en 2003 et 2004 et quand je suis revenu en 2006 et 2007, la situation était complètement différente en raison de la violence", explique-t-il.
"En Noël 2003, nous ne savions pas vraiment que c'était Noël. Nous organisions des opérations, nous étions en alerte", se souvient-il.
Une série d'attaques ont récemment visé les chrétiens d'Irak, dont une prise d'otages perpétrée le 31 octobre en pleine messe dans une église de Bagdad, qui a fait 52 morts.
Si les soldats de Balad ont condamné ces attaques, ils ont tenu à souligner la diminution de la violence dans le pays.
"Il est temps d'espérer, de donner de l'espoir à l'Irak, de montrer que les Irakiens pourront assurer la relève et que nous leur donnerons tous les outils nécessaires pour que (ce transfert) soit un succès", conclut le lieutenant-colonel Kimberley Norris-Jones.