A la veille du week-end de Noël, la nouvelle vague de froid qui touche le Nord de l'Hexagone a de nouveau entraîné d'importantes difficultés sur le réseau routier ainsi que de nouvelles interdictions de circuler pour les poids-lourds.
AFP - La troisième vague de neige de décembre touchait jeudi le nord de la France, entraînant d'importantes coupures d'axes routiers et des interdictions de circuler aux poids lourds dans certaines régions, notamment en Ile-de-France, à la veille du week-end de Noël.
Outre l'Ile-de-France, Météo France a placé le Nord, l'Oise, l'Aisne, les Ardennes, l'Aube, le Loiret, la Marne et l'Yonne en vigilance orange en raison d'un "épisode hivernal non exceptionnel, mais suffisamment notable pour rendre les conditions de circulation difficiles".
Six autres départements ont été ajoutés dans le sud: Aveyron, Corrèze, Creuse, Lot, Pyrénées-Orientales et Tarn.
Dans le nord, la neige pourrait atteindre 5 cm et localement jusqu'à 15 cm. Dans le sud, 5 à 10 cm sont attendus, tandis que les Pyrénées-Orientales sont concernées par une alerte au vent violent (jusqu'à 130 km/h).
La préfecture de police de Paris a "fortement déconseillé à l'ensemble des usagers" de prendre le volant en région parisienne "sauf impératif absolu".
Mais jeudi est classé orange dans le sens des départs en Ile-en-France avant le week-end de Noël. La circulation était d'une densité "exceptionnelle" autour de la capitale, selon Bison Futé, avec 257 km de bouchons à 19H00.
Un automobiliste, Didier de Marchi, qui avait passé 14 heures dans sa voiture bloquée le 8 décembre près de Paris, était de nouveau stoppé par la neige sur l'A86 dans les Yvelines jeudi soir. "On est de nouveau complètement arrêtés, on est reparti pour la nuit", a fustigé cet informaticien.
La circulation des poids lourds est interdite dans l'Aisne, l'Eure-et-Loir, la Seine-et-Marne, sur une partie de la RN118, et sur l'A6 dans les deux sens de Corbeilles-Essonne (Essonne) à la limite de l'Ile-de-France.
Dans les Ardennes, la frontière belge a été fermée, et des routes étaient coupées dans la Somme par des poids lourds en portefeuille.
Côté trafic aérien, la situation était "à peu près normale" à l'aéroport d'Orly, a dit Aéroports de Paris (ADP), tandis que celui de Roissy, où 20% des vols ont été annulés préventivement, connaissait "des retards conséquents dus au dégivrage des avions".
A la gare du Nord à Paris, les TGV vers Lille affichaient tous du retard et les voyageurs commençaient à s'impatienter, selon une journaliste de l'AFP.
Trente-huit lignes d'autobus de la RATP étaient coupées et 40 lignes partiellement exploitées à Paris et en banlieue. Métros, RER et tramways circulaient normalement.
Mercredi, les autorités avaient sonné le branle-bas de combat, anticipant des chutes de neige finalement peu abondantes. La ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a récusé le fait que le gouvernement en aurait trop fait: "On essaie tout simplement de prévenir les problèmes".
Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a admis que "des fois, (des poids lourds) ont été stockés pour rien", reconnaissant que le principe de précaution poussait "tout le monde à ouvrir le parapluie".
"Pour nos entreprises, c'est une catastrophe", a commenté Nicolas Paulissen, de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), ajoutant: "On a eu énormément d'entreprises qui ont appelé, elles sont exaspérées, d'autant plus qu'on est à 48h des fêtes de fin d'année".
Des poids lourds ont provoqué d'importants embouteillages dans la nuit de mercredi à jeudi sur les autoroutes A12 et A13 pendant plusieurs heures, se mettant en travers à cause de la chaussée glissante dans les Yvelines, où la circulation leur était pourtant interdite.
A court terme, Mme Kosciusko-Morizet s'est inquiétée du manque de sel pour les chaussées et de glycol pour dégivrer les avions.