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80 000 signatures pour la libération des journalistes français retenus en otage

Près d'un an après la prise d'otages des journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, toujours détenus en Afghanistan, une pétition qui a recueilli 80 000 signatures a été déposée ce midi à l'Élysée.

AFP - Le Comité de soutien à Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalistes retenus en otages depuis près d'un an en Afghanistan, a remis jeudi à la présidence de la République une pétition signée par 80.000 personnes, a annoncé mercredi le comité après avoir été reçu au palais de l'Elysée.

Une délégation du Comité, que préside Florence Aubenas, a été reçue par Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, et le général Benoît Puga, chef d'état-major particulier du président.

  • Stéphane Taponier. Âgé de 46 ans, ce cameraman a couvert la guerre en Irak et plusieurs conflits sur le continent africain. Depuis 2000, il se rendait régulièrement en Afghanistan.
  • Hervé Ghesquière. Journaliste pour le magazine "Pièces à conviction" diffusé sur France 3, ce reporter de 47 ans a couvert la guerre en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et la guérilla des Khmers rouges au Cambodge.

Les deux représentants de la présidence de la République "se sont montrés une nouvelle fois extrêmement prudents", a dit à l'AFP Richard Coffin, un des porte-parole du Comité de soutien.

"Nous les avons interrogés sur l'interprétation que le gouvernement pouvait faire de la dernière vidéo des otages qui leur était parvenu, mais là aussi la plus grande circonspection est de mise", a-t-il souligné.

Florence Aubenas a estimé que cette rencontre avait été "intéressante", mais regretté que certains responsables politiques "utilisent ou récupèrent la situation des otages".

"On a la fâcheuse impression d'être pris dans plan de communication, avec des ministres qui parlent publiquement d'échéances +avant l'été+, puis +avant Noël+, ensuite +avant la fin de l'année+, et après, on entend des choses beaucoup plus prudentes, comme si les différents protagonistes s'étaient répartis des rôles", a-t-elle dit, interrogée par l'AFP.

"A quoi on joue? Ce qu'on veut, ce n'est pas forcément entendre des propos rassurants, mais être sûrs que tous les moyens sont en oeuvre pour qu'ils soient libérés, et avoir confiance", a-t-elle ajouté.

Mercredi dans un communiqué, le Comité avait interpellé les autorités françaises: "Le 29 décembre, cela fera un an que les deux journalistes de France 3 et leurs trois accompagnateurs ont été enlevés lors d'un reportage en Afghanistan. Un an! À l'occasion de ce douloureux anniversaire, le comité de soutien interpelle solennellement les autorités françaises et pose cette question: +Un an déjà, qu'avez-vous fait?+".

La Fédération internationale des Journalistes (IFJ) a de son côté écrit au président du Conseil européen Herman van Rompuy. "Il ne semble pas, malgré des déclarations formelles, que le sort des journalistes otages en Afghanistan ait toujours été au coeur des préoccupations au sommet de l'Etat français".

"A quelques jours d'une date symbolique - une année de détention - nous attendons de l'Europe une aide précieuse et urgente pour faire libérer nos confrères", selon la lettre dont l'AFP a reçu copie.