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La neige est moins abondante que prévu

Alors que les autorités avaient sonné le branle-bas de combat, prévoyant mercredi soir neige, verglas et grand froid, l'épisode neigeux a été plus court et moins important qu'attendu. Neuf départements sont néanmoins maintenus en vigilance orange.

AFP - La troisième vague de neige arrivée mercredi menaçait toujours jeudi le nord-est de la France, sans pour l'heure provoquer de perturbations significatives dans les transports, contrairement aux craintes des autorités qui se défendent d'avoir surréagi.

A la mi-journée, Météo France a placé neuf départements, dont ceux de la région parisienne, en vigilance orange, portant à 16 le nombre de départements concernés par cet "épisode hivernal non exceptionnel mais suffisamment notable pour rendre les conditions de circulation difficiles".

La neige pourrait atteindre fréquemment 5 cm, entre 7 et 15 cm localement sous l'effet du vent.

Le Centre national d'information routière ne mentionnait pas de difficultés particulières, sauf en Eure-et-Loir où les poids lourds sont interdits sur tout le réseau départemental. Jeudi est classé orange pour Bison Futé pour les départs en Ile-en-France, vert ailleurs avant le week-end de Noël.

Côté trafic aérien, la situation était normale à Roissy malgré 20% des vols annulés comme l'avait demandé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Le trafic était également normal sur l'ensemble des lignes RATP et Transilien SNCF.

Les autorités avaient sonné mercredi le branle-bas de combat, anticipant des chutes de neige finalement peu abondantes, notamment via un appel exceptionnel de la préfecture de police de Paris aux entreprises pour laisser partir leurs employés dès 16H00. Résultat: il y a eu mercredi soir plus de 400 km d'embouteillages cumulés en Ile-de-France.

La ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré sur RTL que "l'objectif n'est pas de multiplier" de tels appels, "mais on est dans une période un peu particulière dans laquelle on cumule les départs en vacances, la période de fêtes et l'épisode neigeux".

Elle a récusé le fait que le gouvernement en aurait trop fait pour ce troisième épisode neigeux de décembre: "On essaie tout simplement de prévenir les problèmes", reconnaissant toutefois que les interdictions de circulation des poids lourds "pas très simple à doser".

De son côté, le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a admis sur RMC que "des fois, (des poids lourds) ont été stockés pour rien et ce sont des pertes économiques".

Surtout, il a reconnu que le principe de précaution poussait "tout le monde à ouvrir le parapluie".

"Pour nos entreprises c'est une catastrophe", a déclaré à l'AFP Nicolas Paulissen, directeur général adjoint de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).

"On a eu énormément d'entreprises qui ont appelé, elles sont exaspérées, d'autant plus qu'on est à 48h des fêtes de fin d'année", a ajouté M. Paulissen pour qui "il y a certainement un travail à faire sur les dispositifs neige".

Jean-Paul Meyronneinc, délégué général de l'UNTF (Union nationale du transport frigorifique), a bien accueilli les propos de M. Mariani, estimant qu'il fallait "plus responsabiliser les gens, y compris pour les transporteurs", soulignant que "le principe du tout ou rien n'est pas tenable".

"C'est quand même un peu le +bordel+ (jeudi), les plate-formes de la grande distribution sont un peu débordées, les camions sont arrivés tous en même temps et sont repartis tous en même temps", a-t-il raconté, concluant "on verra ce soir si la leçon de cette nuit a été tirée".

A court terme, Nathalie Kosciusko-Morizet s'est quand même inquiétée du manque de sel pour saler les chaussées et de glycol pour dégivrer les avions.