La composition d'une partie du nouveau gouvernement irakien d'union nationale formé par le Premier ministre Nouri al-Maliki sera examinée ce mardi par le Parlement irakien. Sa constitution a fait l'objet de longues tractations.
AFP - Le Parlement irakien votera mardi sur la composition d'une partie du gouvernement d'unité nationale, dont la liste et le programme ont été transmis lundi par le Premier ministre Nouri al-Maliki, à l'issue de longues tractations avec les partis politiques.
"Le Parlement a reçu le programme et les noms (des ministres). Il y aura une session mardi après 14H00 (11H00 GMT) pour voter sur les nouveaux ministres", a annoncé le président de la chambre des députés, Oussama al-Noujaifi, aux journalistes.
"Notre désir est de mettre en place un gouvernement fort capable de résoudre la crise que traverse le pays", a-t-il ajouté.
Selon une source parlementaire, M. Maliki a fourni les CV de seulement 29 ministres, soit environ 70% des postes à pourvoir.
"Demain (mardi) les noms seront annoncés et (d'autres) nécessitent encore d'être étudiés", a expliqué M. Maliki lors des cette conférence de presse commune.
"Le processus de distribution des postes a été difficile. La formation d'un gouvernement d'unité nationale est une tâche complexe car vous devez trouver des places pour chaque vainqueur", a-t-il dit, avant de "remercier les partis politiques qui (lui) ont donné le nom de leurs candidats".
Selon la Constitution, le Parlement doit approuver les noms de chaque ministre ainsi que le programme du gouvernement. Les ministres doivent ensuite prêter serment.
Mais, de nombreux portefeuilles font encore l'objet d'âpres discussions.
"Il n'y a pas d'accord total jusqu'à présent car les groupes politiques réclament tous les mêmes postes", a affirmé Khaled al-Assadi, un député proche de Nouri al-Maliki, qui a jusqu'à samedi selon la Constitution pour former son cabinet.
La question pétrolière se greffe sur la bataille des postes. Le député kurde Mahmoud Othmane a affirmé que l'Alliance kurde ne participera pas au gouvernement tant que M. Maliki n'aura pas avalisé les contrats signés par la région autonome kurde avec les compagnies pétrolières.
Le gouvernement central a jusqu'à présent refusé d'entériner ces contrats signés depuis 2004, car ils sont basés sur un partage des profits avec les sociétés étrangères alors que Bagdad a conclu des accords de service.
Outre le Premier ministre, le nouveau gouvernement devrait compter trois vice-Premiers ministres appartenant à l'Alliance Nationale (AN, chiite), à la liste laïque Iraqiya et au bloc kurde.
Selon M. Assadi, il devrait compter, en plus, 38 ministres et secrétaires d'Etat.
L'Alliance nationale (AN, regroupement des formations religieuses chiites dont celle de M. Maliki), qui occupe 159 des 325 sièges du Parlement, aura 17 ministères et secrétariats d'Etat sur un total de 42.
La liste Iraqiya de l'ancien chef du gouvernement Iyad Allawi (91 députés) en aura neuf, les partis kurdes, qui disposent de 57 sièges, en auront sept, tandis que Wassat, qui regroupe des sunnites et des laïques (10 députés), n'aura droit qu'à un ministre, tout comme les minorités (8 sièges), a précisé M. Assadi.
Les trois ministres chargés de la sécurité seront choisis ultérieurement par M. Maliki, qui assurera l'intérim.