Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche en Biélorussie pour l'élection présidentielle. Le chef de l'État sortant, Alexandre Loukachenko, brigue un quatrième mandat et est donné grand favori. L'opposition dénonce des fraudes.
AFP - Les électeurs ont commencé à voter dimanche au Bélarus pour l'élection présidentielle qui devrait être remportée par le président sortant Alexandre Loukachenko qui brigue un quatrième mandat, tandis que l'opposition a dénoncé des fraudes et appelé à manifester dès la clôture du scrutin.
itLes bureaux de vote ont ouvert pour quelque sept millions d'électeurs de cette ancienne république soviétique à O8HOO (06H00 GMT) et fermeront à 2OH00 (18H00 GMT) pour choisir entre dix candidats, un chiffre record.
M. Loukachenko, au pouvoir depuis 16 ans, qualifié de "dernier dictateur d'Europe" par l'ancien président américain George W. Bush, brigue un quatrième mandat à la tête de ce pays de dix millions d'habitants.
Dans les derniers jours de la campagne électorale, l'opposition a dénoncé des falsifications massives sur les bulletins de vote des électeurs qui ont voté par anticipation et pourraient représenter jusqu'à 30% des inscrits.
A la précédente présidentielle en 2006, M. Loukachenko avait obtenu 83% des suffrages à l'issue d'un scrutin entaché d'irrégularités.
Les détracteurs du régime accusent M. Loukachenko de remplacer discrètement les bulletins de vote des électeurs ayant voté par anticipation par des bulletins du président sortant.
Seuls 0,25% des représentants de l'opposition sont autorisés à siéger dans les commissions électorales et ont donc un accès limité au décompte des voix.
En conséquence, sept des neuf candidats de l'opposition ont appelé à manifester dès la clôture du scrutin sur la place d'Octobre au centre de Minsk, transformée en patinoire géante recouverte de neige avec une température oscillant autour de -5 degrés Celsius.
itParmi les principaux candidats de l'opposition figurent le poète bélarusse Vladimir Nekliaev, le dissident politique Nikolaï Statkevitch et l'ancien-vice ministre des Affaires étrangères, Andreï Sannikov, fondateur du site internet de l'opposition le plus populaire du pays (charter97.org).
La campagne électorale a été plus libre que celle de 2006, mais les critiques estiment qu'il ne s'agissait que d'un semblant de démocratie voulu par le pouvoir en place, dans la mesure où cela ne changera rien aux résultats controversés.
Elu en 1994 à la première élection présidentielle du Bélarus indépendant, la seule reconnue démocratique en Occident, M. Loukachenko a été réélu en 2001 et 2006 à l'issue de scrutins entachés d'irrégularités et marqués par la répression des opposants.
En Occident, il est considéré par de nombreux observateurs et défenseurs des droits de l'homme comme un dirigeant paternaliste et autoritaire.
Dans un cable de WikiLeaks publié vendredi par le quotidien britannique Guardian, des diplomates américains ont qualifié M. Loukachenko d'homme "clairement dérangé" qui a "l'intention de rester indéfiniment au pouvoir".
Selon l'air du temps, M. Loukachenko s'en prend tantôt à l'UE, accusée fin novembre de mettre son pays "sans arrêt sous pression", tantôt à la Russie, allié traditionnel et important fournisseur de gaz et de pétrole, à laquelle il a reproché de financer ses opposants.
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