logo

Le Premier ministre Hashim Thaçi dénonce un rapport "scandaleux"

Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, a jugé "scandaleux" le rapport du sénateur suisse Dick Marty, qui l'accuse d'avoir participé à un trafic d'organes, en Albanie, sur des prisonniers kosovars à la fin des années 90.

AFP - Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, mis en cause dans le rapport de Dick Marty, du Conseil de l'Europe, évoquant un trafic d'organes de prisonniers serbes à la fin des années 90, a jugé jeudi ce rapport "scandaleux".

"Le rapport est scandaleux", a souligné M. Thaçi devant la presse, en indiquant qu'il examinerait "tous les moyens légaux et politiques" pour y répondre.

Il s'agit d'un texte "plein d'éléments fabriqués et de mensonges qui ne font que recycler une propagande éculée", a poursuivi le Premier ministre kosovar.

"Son objectif vise à dénigrer à la fois l'UCK et l'indépendance du Kosovo" proclamée en février 2008, a-t-il souligné.

"L'objectif de cette campagne est de nuire à l'Etat du Kosovo, à la République du Kosovo et à ses citoyens qui sont confrontés une fois de plus à une propagande perfide ayant pour objectif d'accuser l'UCK et ses responsables", a déclaré M. Thaçi.

"Nous demandons à ce que Dick Marty fournisse tous les faits et preuves qu'il prétend avoir aux institutions judiciaires compétentes, de façon à aider à l'enquête", a encore dit M. Thaçi.

"Le gouvernement du Kosovo et moi personnellement demandons à ce que l'on entame dès que possible un examen dans les règles de tous les détails du rapport, pour que la vérité éclate", a souligné le Premier ministre kosovar.

M. Thaçi n'a pas indiqué qui pourrait mener une telle enquête.

Le rapport de Dick Marty pointe du doigt un groupe de responsables de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), la guérilla indépendantiste kosovare albanaise, pour avoir eu une "responsabilité première" dans la gestion de centres de détention de l'UCK en Albanie pendant la guerre de 1998-99 au Kosovo et aussi dans "la fixation du sort des prisonniers détenus".

Ce groupe, identifié comme celui de "la Drenica", était dirigé à l'époque par Hashim Thaçi.

Toujours selon M. Marty, une "autre personnalité de l'UCK", Shaip Muja, aurait procédé au "prélèvement forcé d'organes" sur les prisonniers de l'UCK, principalement des Serbes, "pour en faire le trafic".