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Le bancassureur ING sollicite une nouvelle aide de l'État

ING a annoncé qu'il allait supprimer 7 000 emplois dans le monde. Le groupe néerlandais, dont le patron vient de démissionner, a également fait part de son intention de faire appel à la garantie de l'État pour certaines de ses activités.

Reuters - Le bancassureur néerlandais ING  a annoncé lundi une perte nette d'un milliard d'euros pour 2008, la démission de son directeur général et son intention de faire à nouveau appel à l'Etat après une très mauvaise fin d'année.


En échange de la garantie de l'Etat, ING devra accepter de prêter aux consommateurs et aux sociétés néerlandaises au moins 25 milliards d'euros en 2009 et le comité de direction d'ING renoncera à toutes ses primes pour 2009.


Le groupe néerlandais entend réduire ses dépenses d'un milliard d'euros en 2009, avec notamment la suppression de 7.000 postes sur un total de 130.000 personnes employées dans le monde et le report du lancement de son projet de banque directe au Japon, ING Direct. ING indique aussi avoir identifié plusieurs actifs susceptibles d'être vendus.


ING va aussi revoir sa politique de financement des épreuves de Formule 1. Il sponsorise le français Renault .


En Bourse, ING gagne près de 13% à 5,94 euros, tandis que les valeurs d'assurance gagnent en moyenne 1,9%.


ING estime que le quatrième trimestre 2008 a été le pire depuis plus d'un demi-siècle pour les actions et le marché du crédit, ce qui le conduit à inscrire une perte "sous-jacente" de 3,3 milliards d'euros au titre du quatrième trimestre, dont deux milliards d'euros de pertes sur son portefeuille de crédits structurés.


A la tête du groupe, Michel Tilmant, directeur général depuis 2004, sera remplacé par le président du conseil d'administration Jan Hommen. Il sera nommé officiellement à la tête d'ING après l'assemblée générale annuelle des actionnaires le 27 avril. Entre temps, un des dirigeants d'ING, Eric Boyer, assurera l'intérim de la direction générale.


Avant d'entrer au conseil d'administration d'ING en 2005, Jan Hommen était directeur financier de Philips .





15 MILLIARDS D'ACTIFS RISQUES RETIRES DU BILAN


L'Etat néerlandais va se porter garant de 80% du portefeuille titrisé d'ING dans les crédit immobiliers subprimes (très risqués) et "Alt-A" (un peu moins risqués) dont le montant s'élève au total à 27,7 milliards d'euros.


L'Etat prendra ainsi à sa charge 80% des pertes et des éventuels profits sur ce portefeuille.


Concrètement, ING a une garantie pour 21,6 milliards de prêts, sur lequel ING se verra verser un intérêt similaire à ceux des rendements des emprunts du Trésor américain.


Au total, ce schéma permettre de retirer pour 15 milliards d'actifs à risques du bilan d'ING.


Avant de transférer à l'Etat le risque sur ses actifs Alt-A, ING a déprécié ces actifs à 35,1 milliards de dollars, contre $39 milliards.


En raison de cet accord, le revenu des intérêt d'ING va d'abord baisser de 400 millions d'euros par an. Sur la durée, cet impact négatif va diminuer avec la ventes des actifs Alt-A.


Selon le quotidien Het Financieele Dagblad de lundi, ING a négocié avec le ministère des Finances dimanche jusqu'à une heure avancée de la nuit pour obtenir ce nouveau soutien public.


Le groupe avait déjà reçu une aide de dix milliards d'euros de la part de l'Etat en octobre après la nationalisation des activités néerlandaises de Fortis.