Devant son public, à Belgrade, Viktor Troicki a offert le point de la victoire aux Serbes en remportant le 5e match face au Français Michaël Llodra (6-2/6-2/6-3). La Serbie remporte la Coupe Davis pour la première fois de son histoire.
AFP - La Serbie a remporté sa première Coupe Davis, face à la France (3-2), à l'issue d'un dimanche de rêve où Novak Djokovic et Viktor Troicki ont donné les deux points de la victoire à leur équipe, devant un public belgradois extatique.
Jamais la Serbie n'avait soulevé le Saladier d'Argent et jamais, en tant que pays indépendant, elle n'avait dépassé le premier tour du groupe mondial dans l'épreuve. La performance est donc historique pour le tennis serbe, qui a pu encore s'appuyer sur son joueur d'exception: le N.3 mondial Novak Djokovic, auteur d'une prestation sans faute en ramenant deux des trois points pour son équipe.
La désillusion est immense pour les Français, une des nations-phare de l'épreuve, qui disputait sa première finale depuis 2002 et courait depuis neuf ans après son 10e Saladier d'Argent. Les Français avaient pourtant effectué un parcours exemplaire, écartant successivement l'Allemagne (4-1), l'Espagne (5-0) puis l'Argentine (5-0) sur le chemin de Belgrade.
Mais l'équipe du capitaine Guy Forget a buté sur des joueurs transcendés par l'événement et une ambiance de feu dans la Belgrade Arena.
Menés 2 à 1 après la perte du double samedi, au terme d'un match à rebondissements en 5 sets, les Serbes ont su renverser la vapeur, alors que les Français étaient à un point de la victoire.
Novak Djokovic n'a pas failli à son rôle de patron, en étrillant l'un des hommes en forme de cette fin de saison, le N.12 mondial Gaël Monfils, 6-2, 6-2, 6-4.
Saoulé de coups, Monfils a été impuissant pour enrayer la tempête déclenchée par Djokovic. Alors que certains pensaient qu'il pourrait plier sous l'immense pression reposant sur ses épaules, le Serbe a au contraire montré un caractère énorme, poussé par les "Nole, Nole" (son surnom) descendus des tribunes.
Têtes rasées
Si solide vendredi lors de son premier simple face à Tipsarevic, Monfils est, lui, apparu paniqué, égaré sur le court, perdant à plusieurs reprises les pédales et donnant l'impression de ne pas savoir quoi faire.
"Novak a fait un grand match, a reconnu Monfils à la sortie du court. Là c'était ma finale et je me suis fait un peu marcher dessus".
La Serbie revenue à 2-2, il incombait à Viktor Troicki, opposé à Michaël Llodra, de conclure.
A la peine samedi à la fin du double, Troicki a cette fois paru marcher sur l'eau face à un Llodra décevant. Pourtant auteur de la meilleure saison de sa carrière à 29 ans, le Français n'a été que l'ombre de lui-même alors que tout réussissait à son adversaire.
Multipliant les double-fautes, perdant ses moyens au filet et subissant les retours ravageurs de Troicki, Llodra a cédé en trois sets secs 6-2, 6-2, 6-3.
A mesure qu'approchait l'issue de cette finale, le public serbe laissait de plus en plus bruyamment sa joie exploser entre les points, répondant aux gestes rageurs de Troicki ou aux exhortations de Djokovic.
La consternation s'abattait sur les Français, le capitaine Guy Forget semblant bien impuissant à enrayer la décomposition de Llodra.
Le Français s'effondrait en larmes à la fin de son match, tandis que de l'autre côté du filet, l'équipe serbe fêtait son titre historique, en se faisant... raser la tête.
"C'est historique!, exultait Novak Djokovic. C'est notre plus grande victoire en tant qu'individus, qu'équipe mais aussi pour notre pays".