Le procureur Luis Ocampo dont le mandat à la CPI s’achève en juin est proposé comme enquêteur sur la corruption au sein de la FIFA. Un choix présenté par l’instance sportive comme un gage du « sérieux » des enquêtes à venir dans le monde du football.
Après sept ans dans la poursuite de grands criminels, Luis Ocampo, procureur fin mandat de la Cour pénale international (CPI), est pressenti au poste d’enquêteur principal de la Fifa. Une façon pour Stepp Blatter de lier la parole aux actes.
Au lendemain de sa réélection pour un quatrième mandat, l’incontournable président suisse de la haute instance du football mondial avait pris l’engagement de transmettre à « une organisation externe » le dossier sur l’affaire de corruption présumée rendue public en 2010 par la BBC.
Ocampo pour redorer l’image de la Fifa
Un panel d’experts avait alors été mis en place l’an dernier pour réfléchir sur un nouveau mode de fonctionnement de la Fifa. Dans cette perspective, son comité d’éthique a été scindé en deux, avec désormais un département pour mener des enquêtes et un autre pour prononcer des sanctions.
Alors qu’on annonçait que Luis Moreno Ocampo redeviendra professeur d’université à la fin de son mandat de procureur en chef de la CPI, son nom se retrouve aujourd’hui en pole position sur la liste des potentiels enquêteurs de la FIFA. « Retrouver Moreno sur cette liste démontre le sérieux du travail de notre travail », a indiqué à Reuters Mark Pieth, le chef du panel.
Luis Moreno Ocampo, 59 ans, a été révélé au grand jour dans les années 1990 dans l’extradition de l’ancien général argentin Carlos Guillermo Suárez Mason. Procédure qu’il a lui-même menée en qualité de procureur responsable, avant de lancer des poursuites contre les leaders guérilleros et deux chefs militaires pronunciamientos en Argentine.
Sa notoriété s’est encore agrandie en 2003 lorsqu’il a été élu premier Procureur de la CPI, poste qu’il va laisser le 16 juin à la Gambienne Fatou Bensouda désignée pour le succéder dans la poursuite de grands criminels à travers le monde.
Enquêter sur la corruption
Ocampo ne devrait donc pas s’arrêter là. Le Comité exécutif de la FIFA qui va se réunir dans les semaines prochaines pourrait lui confier la responsabilité d’enquêter sur les différentes affaires de corruption qui ont éclaboussé ces dernières années le monde de football.
L’an dernier déjà, la Fifa a été frappée par un scandale : ses membres accusés d'avoir reçu des pots de vin d'une valeur de plus de 100.000 euros pour favoriser la désignation du Qatar comme pays organisateur de la Coupe du monde 2022.
Mohamed Bin Hammam, à l'époque chef de la Football Association de l'Asie et membre du comité exécutif de la FIFA, fut exclu après avoir été reconnu coupable de tentative de corruption.
Un rapport interne avait aussi poussé à la démission Jack Warner, alors vice-président de l’association. Des voix s’étaient même levées pour exiger le départ de Blatter, mais en vain. Le président promettant toujours d’agir de l’intérieur pour mettre fin à cette situation.