logo

Quatre chrétiens jugés pour "ouverture illégale d'un lieu de culte"

Le procès de quatre Algériens convertis au christianisme s'ouvre ce dimanche, en Kabylie. Ils sont accusés d'avoir ouvert un temple protestant sans autorisation des autorités, comme le stipule une loi de 2006.

AFP - Le procès de quatre Algériens convertis au christianisme poursuivis pour "ouverture illégale d'un lieu de culte" débute dimanche devant le tribunal correctionnel de Larbaâ Nath Irathen, en Kabylie, à l'est d'Alger, a annoncé samedi à l'AFP un de leurs avocats.

"Les prévenus, qui ont entre 35 et 45 ans, sont accusés d'avoir ouvert un temple protestant sans avoir obtenu au préalable une autorisation des autorités", a déclaré Me Mohamed Ben Belkacem.

Des charges supplémentaires d'hébérgement illégal d'un étranger ont été également retenues contre l'un d'eux, a-t-il ajouté. "Il est poursuivi pour avoir hébergé sans autorisation un pasteur français venu en Algérie pour donner une conférence devant les membres de la communauté chrétienne de cette région", a-t-il précisé.

Initialement prévu le 10 octobre, le procès avait été reporté à la demande du président du tribunal qui avait exigé la présence des témoins.

L'exercice d'un culte en Algérie - musulman on non musulman - est conditionné à l'obtention d'un agrément fixant le lieu du culte et d'un autre désignant le prédicateur, en vertu d'une loi de février 2006.

Plusieurs procès ont été intentés ces derniers mois contre des Algériens pour "atteinte aux préceptes de l'islam" notamment contre des convertis au christianisme.

Huit musulmans non jeûneurs du ramadan avaient été relaxés le 8 novembre par le tribunal correctionnel d'Akbou, dans la région de Béjaïa (250 km à l'est d'Alger), en Kabylie.

Mi-octobre, un jeune avait été condamné à deux ans de prison ferme et 100.000 dinars (1.000 euros environ) d'amende pour n'avoir pas jeûné fin août durant le ramadan à Oum El Bouagui, à environ 500 km au sud-est d'Alger, selon la presse algérienne.

Mais le procureur avait ensuite indiqué qu'il avait été condamné pour destruction de bien d'autrui en ayant cogné sa tête contre une vitre du commissariat qu'il avait brisée.

Deux chrétiens non jeûneurs avaient été également relaxés le 5 octobre à Ain el Hammam, en Kabylie.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a déclaré le 21 octobre devant l'Assemblée nationale que la liberté de culte sera "toujours garantie" en Algérie, où l'islam est religion d'Etat.