le ministre de l'Intérieur a annoncé un renforcement des effectifs policiers à Marseille, après qu'un adolescent a été tué vendredi par un tir de kalachnikov. Les syndicats policiers regrettent une "mesure ponctuelle" face à une violence récurrente.
AFP - L'annonce dimanche par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, de renforts policiers à Marseille a réjoui les fonctionnaires de la cité phocéenne qui restent néanmoins dubitatifs quant à l'efficacité de ces "mesures ponctuelles", a-t-on appris lundi auprès des syndicats policiers.
"Depuis 2008, il manque 250 policiers du fait des réductions de crédits alors on ne peut être que réjoui des annonces du ministre, c'est-à-dire des 150 CRS et des 117 adjoints de sécurité (ADS) qui vont apporter de l'oxygène aux équipes mais pour combien de temps?", s'est interrogé Diego Martinez, secrétaire départemental du syndicat Unité Police.
"Pour nous il ne s'agit que de mesures d'appoint qui nous laissent dubitatifs, nous voulons des effectifs fidélisés", a-t-il ajouté, jugeant qu'"une véritable politique de recrutement" était indispensable.
"Si les deux compagnies de CRS restent un mois, deux mois, trois mois, six mois... ça ne règle pas le problème. Ce sont des réseaux entiers avec de l'artillerie lourde qui sont à démanteler et pour cela il faut des opérations dans la durée et des renforts pour le renseignement et l'infiltration, pour le terrain, pour la police judiciaire qui mène l'enquête et derrière, il faut une réponse judiciaire adaptée", a-t-il détaillé.
Après le décès d'un adolescent de 16 ans vendredi soir, le 15e épisode d'une longue série de règlements de compte liés au trafic de drogue, M. Martinez s'inquiétait de voir que "ça descend dans les âges mais ça sort aussi des quartiers, on l'a vu avec des braquages de supermarchés à la kalachnikov", a-t-il rappelé estimant que "la période des fêtes allait être tendue".
Le syndicaliste faisait référence notamment à trois braquages à la kalachnikov ces dernières semaines: deux dans l'une des plus importantes surfaces commerciales d'Europe, CarrefourGrand Littoral (Bouches-du-Rhône), et un à la bijouterie de la grande surface "Géant Casino" à la Valentine.
"Le recours à la kalachnikov n'est plus réservé aux seuls règlements de comptes à la marseillaise", note ainsi le représentant régional du syndicat policier Alliance, David-Olivier Reverdy.
Mercredi dernier, un banal hard discount du quartier Sainte-Marthe (14e/quartiers nord) de la cité phocéenne a été braqué avec un fusil russe pour quelques centaines d'euros.
Pour lutter contre ces vols à main armée qui augmentent en période de préparation des fêtes de Noël, la sécurité publique des Bouches-du-Rhône a mis en place son dispositif de surveillance accrue baptisé "Danton".
Activé avec une quinzaine de jours d'avance par rapport aux années précédentes, ce plan départemental prévoit le déploiement de 200 membres des forces de l'ordre avec un nombre de patrouilles revu à la hausse devant les secteurs marchands les plus sensibles, à Marseille notamment.