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Panorama sur trois ans de politique de Nicolas Sarkozy dans le monde arabe

FRANCE 24 dresse un état des lieux de la diplomatie française dans le monde arabe, à l’occasion du 40e anniversaire de la Chambre de commerce franco-arabe, où Nicolas Sarkozy a prononcé un discours très attendu.

À l’occasion du 40e anniversaire de la Chambre de commerce franco-arabe, Nicolas Sarkozy a prononcé ce lundi à l'Élysée, une allocution dans laquelle il "évoquera les relations entre la France et le Monde arabe". 

Après son élection en 2007, Nicolas Sarkozy entendait rééquilibrer la diplomatie française dans la région, au nom de sa politique de rupture. Un peu plus de trois ans après son entrée à l’Elysée, FRANCE 24 se penche sur les initiatives diplomatiques du chef de l’Etat dans l’une des régions les plus troublées du monde. Rupture ou continuité ?

  • Conflit israélo-palestinien

Perçu comme un ami de l’Etat hébreu par les opinions publiques arabes, le président s'est efforcé de relancer les relations franco-israéliennes (en s'appuyant sur la coopération économique), qui étaient exécrables sous le mandat de Jacques Chirac. Mais tout en rappelant le droit à la sécurité des Israéliens, Nicolas Sarkozy est venu plaider devant la Knesset, lors de sa visite en Israël en juin 2008, pour un gel total de la colonisation et pour le droit à la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Après lui avoir reproché de s’aligner systématiquement sur la politique américaine, les capitales arabes ont souligné ses efforts pour contribuer à la relance du processus de paix. Les observateurs s’accordent à dire que la diplomatie française dans la région s’exerce finalement dans un esprit de continuité.
 

  • Liban - Syrie

En restaurant le dialogue avec la Syrie, le président Sarkozy a consommé la rupture avec son prédécesseur. Jacques Chirac avait en effet décidé de cesser d'entretenir des relations diplomatiques avec Damas à la suite de l’assassinat, le 14 février 2005, de son ami l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Pragmatique, Nicolas Sarkozy a estimé dès juin 2007 que le président syrien Bachar el-Assad était un acteur essentiel de la stabilité de la région, à même de débloquer la situation.

Ce revirement diplomatique a permis, selon l’Elysée, l’élection du président libanais Michel Sleimane en 2008 avec le soutien du Qatar et l'établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie. Isolé jusqu’ici, le président Bachar el-Assad est donc revenu par la grande porte sur la scène internationale. Il a donc été reçu à Paris et Nicolas Sarkozy a été le premier chef d’Etat occidental à se rendre en Syrie, en septembre 2008, depuis six ans.
 

  • Algérie

"Je ne suis pas venu nier le passé, mais je suis venu vous dire que le futur est plus important", avait déclaré Nicolas Sarkozy à Constantine lors de sa visite officielle en Algérie, en 2007. En dénonçant "l’injustice" du colonialisme, sans pour autant présenter des excuses officielles, le président français espérait ouvrir une nouvelle page dans l’histoire compliquée des relations franco-algérienne, hantées par l'ombre de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Symptôme de cette défiance persistante : des élus algériens ont à plusieurs reprises voulu soumettre un projet de loi visant à criminaliser les crimes de guerre français pendant la colonisation (1830 à 1962).

Lors du 25e sommet France-Afrique, organisé en mai 2010 à Nice, le chef de l'Etat a affirmé qu'"il faudrait du temps" pour apaiser les relations franco-algériennes… La récente nomination de Michelle Alliot-Marie au Quai d’Orsay est jugée prometteuse par Alger qui entretenait des relations difficiles avec son prédécesseur Bernard Kouchner.
 

  • Libye - Egypte

Le président français a défrayé la chronique en accueillant avec les honneurs le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2007 à Paris. Longtemps mis au ban des nations pour terrorisme d’Etat, ce dernier avait permis la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien qui les accompagnait en juillet 2007, que le président français avait promis de libérer. Il s’agissait à l'époque d’un "message clair [adressés] aux pays qui refusent de se conformer à leurs obligations internationales : le retour dans la communauté internationale est possible, mais il s'obtient par des actes", expliquait alors l’Elysée.

Proche de Jacques Chirac, le président égyptien Hosni Moubarak a quant à lui misé sur la continuité après l’élection de Nicolas Sarkozy. Le chef d’Etat égyptien a effectué six visites en France depuis 2007. Le président français, qui a pu compter sur la coopération de son homologue lors de la création de l’Union pour la Méditerranée, aujourd’hui au point-mort, s’est quant à lui rendu quatre fois en Égypte.

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