L'ONU appelle à la fin des manifestations et blocages qui ralentissent l'accès aux soins des malades touchés par le choléra. L'épidémie a déjà fait près de 1 200 morts. L'ONU et MSF dénoncent un manque de moyens pour faire face à la crise.
AFP - L'envoyé spécial de l'ONU en Haïti a appelé vendredi à la fin des manifestations dans le pays sur fond d'épidémie de choléra qui, selon lui, causent la mort de malades qui ne peuvent plus avoir accès aux soins.
"Chaque seconde qui passe peut sauver ou briser des milliers de vies", a souligné Edmond Mulet, chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation d'Haïti (Minustah).
Il a expliqué que les manifestants devaient arrêter de bloquer les routes, les ponts et les aéroports qui sont vitaux pour que l'aide humanitaire parvienne aux milliers de personnes touchées par l'épidémie qui a déjà fait près de 1.200 morts.
"Si cette situation perdure, de plus en plus de patients dans l'attente désespérée de soins risquent de mourir, de plus en plus d'Haïtiens dans l'attente désespérée d'accès à des soins préventifs risquent d'être rattrapés par l'épidémie", a mis en garde M. Mulet.
Les travailleurs humanitaires ont indiqué que la situation s'était un peu calmée vendredi,
mais que les organisations d'aide humanitaire ne travaillaient toujours pas au Cap-Haïtien, une ville du nord du pays qui a connu quatre jours de heurts entre Casques bleus et manifestants durant lesquels trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.
"Si la violence continue, ce sont les plus vulnérables qui vont en payer le prix", a indiqué Myrta Kaulard, représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) en Haïti.
Les manifestants reprochent notamment aux soldats de l'ONU d'être à l'origine de l'épidémie qui a éclaté à la mi-octobre dans le pays, le plus pauvre des Amériques.
"Le nombre de morts du choléra augmente et la situation au niveau sécuritaire a empêché que du matériel parvienne à ceux qui en ont le plus besoin, tels que les enfants sous-alimentés, les femmes enceintes et les personnes âgées", a ajouté le Dr. Lea Guido, représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les violences empêchent le PAM de livrer des plats chauds à 190.000 enfants dans les écoles du Cap-Haïtien et de porter assistance à 35.000 femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans touchés par la malnutrition, souligne le PAM dans un communiqué.